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Cinéma de la transgression : Zedd, Kern, Lunch,...


Florent

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N'ayant pas le courage de faire un thread pour chaque court métrage que l'on peut affilier à ce courant, voici un thread thématique plus pratique mais sans doute moins facile pour s'y retrouver.

 

La découverte du documentaire d’Angélique Bosio « Llik youri idols (2007) » à L’Etrange Festival de Lyon m’a donné envie de revoir la compilation sur cassette édité par Haxan en 1995 :

 

Generation Z

 

The Bogus Man

 

Premier court métrage de « Génération Z », Bogus Man entretient de nombreux liens avec Le Nouvel Hollywood tant par sa volonté de témoigner du scepticisme envers le gouvernement que la mythologie (fantasme ?) de la C.IA. à travers le personnage masqué assurant au spectateur son peu de confiance vis-à-vis de l’agence.

 

Dans un montage répétitif (gimmick qui sera très souvent utilisé par Nick Zedd dans tous ses courts métrages) des images viennent se graver sur votre rétine pour très longtemps. En l’occurrence un vagin gigantesque, gargantuesque donnant naissance au clone de Jimmy Carter.

 

De manière générale, je trouve que « le mouvement du cinéma de la transgression » dont les principales figures sont Zedd et Kern, a cet intérêt d’être un « mouvement » transitoire. Ses racines sont dans la continuité des années 70 et ce sentiment « no futur », no wave des années 80 du à un courant d’artiste en marge d’une économie et d’un pays en plein renouveau.

 

The Wild World of Lydia Lunch

 

Sur le verso de la jaquette ont peu lire une critique de Teri Rossi (Recreational Vehicle) vantant Zedd d’être « à l’image du marquis de Sade, Nick Zedd balaye tout romantisme pour nous révéler la cruauté des rapports humains ». Je suis en partie d’accord sur certains court métrage mais pour celui qui embraye le pas de The Bogus Man, The Wild World of Lydia Lunch, il y a un romantisme, une mélancolie envers la personne de lunch. Errant en Irlande et en Angleterre, côtoyant tel un fantôme la population, des enfants, elle semble invisible, étranger à ce monde dans lequel elle vit. Sorte de journal intime déclamé par Lunch, The Wild… est un moment doux, triste où toute la difficulté d’être un artiste « underground », en marge d’un système et d’un circuit formaté, établi pèse sur les épaules d’une femme. Il y a des regards caméra très intense durant lesquels le spectateur ressent pleinement le désarroi d’un artiste incompris, bien trop souvent jugé.

 

Thrust in me

 

Court métrage cristallisant tous mes propos précédent ou à venir, Thrust in me partage son action entre un Nick Zedd déambulant dans un New York désert, en proie à la prostitution et à la drogue et une Lydia Lunch qui se suicide dans une baignoire. Une opposition constante s’affirme entre les individus, et ce même quand Zedd revient dans l’appartement, se dirige vers la salle de bain pour – non pas aider la morte – mais pour déféquer. Image gratuite mais symbolique de l’esprit de révolte de Zedd, ce dernier s’essuiera le cul avec le Christ en couverture d’un bouquin.

Mais le point fort de ce court métrage est cette fellation post mortem et son éjaculation avec ce sexe en érection en plan frontal, fait figure de tract identitaire d’un Nick Zedd n’ayant jamais cesser d’en mettre plein la gueule à un système, à ses détracteurs, à soi. Zedd et le corps (le sien accessoirement) seront toujours au centre de ses films. Et ce n’est pas lecourt métrage suivant qui viendra dire le contraire.

 

Police State.

 

LE court métrage emblématique de la cassette est pour moi Police State. Toute la violence d’une époque retranscrite en quelques minutes de manière magistrale. En quelque plan Zedd arrive à infliger au spectateur ce sentiment d’omniprésence des forces de police. Une économie de moyen qui n’entrave en rien au film bien au contraire. Une pièce vide, salle d’interrogatoire improvisé, une chaise et une table qui serviront autant d’élément burlesque que de pressions psychologiques par la volonté de deux officiers. Une violence autant physique, que psychologique, témoigne bien de l’époque dans laquelle on rentre celle du harcèlement, forme plus perverse moins manichéenne plus pernicieuse et donc plus traumatisante. 20 ans après, Police State semble d’actualité et des faits divers peuvent facilement venir se greffer aux images de Nick Zedd.

 

Whoregasm

 

Avec ce court métrage on entre dans une phase plus sexuelle et étrangement moins impressionnante qui l’y parait, fellation, pénétration, mixées avec des extraits de ses films. Clip hallucinatoire qui n’arrive jamais à dépasser son simple concept. Peut être suis-je moins sensible à ce type à de démonstration mais je le trouve creux.

 

La cassette finit (je pense car aucun carton s’affiche pour présenter ce dernier court métrage) par War is menstrual envy excerpt dans lequel sur une femme nue nage dans des fonds marin. La seule chose qui est dans les abysses c’est le film car tourné sur un fond vert, la jeune femme suce des tentacules invisibles de coquillage et crustacés. Mais heureusement deux tentacules d’octopus en papier mâchés viennent sauvé ce court métrage assez insipides. La jeune se caresse langoureusement, sucent les ventouses et la fin arrive abruptement.

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War is Menstrual Envy est en fait un projet destiné à être projeté sur deux écrans côte à côte. En vidéo, tu ne vois en fait que 50% du film. Ca reste très moyen, mais c'est quand même mieux avec les deux images (me souviens plus vraiment ce qu'il y a sur le 2ème écran).

 

Mais Zedd reste quand même le vilain petit canard du mouvement (Caliméro?), j'aime bien Police State ainsi que Thrust in Me, mais la réussite de ce dernier doit aussi beaucoup à Kern.

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Par contre Zedd a l'air d'avoir passé de bonnes soirées avec GG Allin

 

Tu peux préciser ?

 

gg allin (visiblement sous héro) et zedd lors d'une fête en train d'importuner une jeune fille

 

Les coquins. Tant que GG ne lui a pas pissé dessus ca va elle a pas à se plaindre.

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