L'enfer - Claude Chabrol - 1994

[Jeremie]

 

Hôtelier dans le Sud de la France, Paul rencontre Nelly, une jeune fille pétillante et sexy qui deviendra sa femme, puis la mère de son enfant. Ils vivent heureux, gérant un hôtel gracieusement fréquenté. Mais Paul commence à adopter un comportement étrange et fait de moins en moins confiance à sa femme : la jalousie va, petit à petit, tout détruire.

 

Pas un Chabrol très apprécié (ou est ce que je me trompe ?), celui-ci adaptant le maudit et inachevé Enfer de Clouzot, dont on ne savait que peu de choses à l'époque. Mais une fois qu'on a vu ce que Clouzot voulait en faire, on tire un peu la gueule en voyant celui-là : bon d'un côté, Chabrol ne le singe pas (juste le temps d'une scène de vision presque horrifique) et c'est peut-être mieux comme ça. Plus que visuellement, c'est au niveau du montage que Chabrol cherche la distorsion, avec un rythme bizarre, et pas toujours très heureux. Plastiquement, c'est pas loin d'être moche mais il faut dire que le dvd Mk2 est vraiment pas beau (le BR ricain a rectifié le tir et c'est bien mieux).

 

Pour le reste, c'est pénible, vraiment. Surtout à cause du perso principal, détestable, débile, à puncher. Manque de bol, Cluzet est affreux avec sa dégaine à la Sarkozy, et ça n'arrange pas les choses. Beart était à son top beauté, mi cagole, mi lolita, elle sauve le film de peu. On croise Marc Lavoine et Nathalie Cardone, c'est limite si on attend pas Lio ou Patrick Bruel à ce stade

Bon c'est pas terrible, autant voir ce qui reste du film de Clouzot, ou revoir Lunes de Fiel, le vrai film sur l'enfer du couple.

[Natale]

J'ai l'impression que dès les années 90, Chabrol se foutait de la tenue de ses (télé)films et filmait en mode superpépère. Apparement ta description confirme ma théorie.

[Kerozene]

Effectivement, Chabrol dès les 90's, c'est pilotage automatique, photo plate, couleur morne... et en même temps ça donne un style que je ne déteste pas (pour preuve, j'ai revu "La fleur du mal" il y a quelques jours, j'avais détesté la première fois, et je l'ai complètement réévalué). J'avoue même avoir une petite faiblesse pour "L'Enfer": Béart est superbe, Cluzet en fait des caisses, ce n'est certes pas finaud mais Chabrol ne s'en sort pas si mal.

[burialoftherats]

J'aime beaucoup ce film, pour le point de vue qu'il emprunte, parfois limite fantastique (comme la fin).

Avec le recul je comprend encore mieux le perso de Cluzet ;p

Et puis Beart!!!!