Dans le flot des sorties estival, Au bout de la nuit aura conquis plus de 300 000 personnes. Je fais donc partie des chanceux qui ont pu voir un excellent exemple d'un bon polar, noir, violent, efficace et très bien rythmé (les deux heures du film passe à une vitesse incroyable). La présence au scénario de James Ellroy (l’histoire originale est également issue de l’esprit du Dog) n’est pas étrangère à la qualité de certains dialogues (Tom [Reeves] : je ne sais pas qu’elle sorte de niakway vous êtes, vous avez des yeux en apostrophes, vous parlez comme des negros, vous faites du business comme des juifs,..) Mais en ce qui me concerne la révélation est David Ayer, qui signe avec Street Kings un film nerveux, rentre dedans, qui a le désir (et qui réussit) de coller au plus proche de la réalité du quotidien de flics de terrain. Et en regardant sa filmographie, je constate juste que le bonhomme est derrière le scénario de Training Day (certains élément sont similaires dans Au bout…), S.W.A.T. (le film tel qui n’est soi disant pas un chef d’œuvre, je ne l’ai jamais vu par contre quand on sait que Snyder était attaché au projet jusqu’au début du tournage, on peut juste imaginer ce que le réalisateur de l’Armée des morts auraient fait avec un sujet aussi porteur en adrénaline et en suspense), Dark Blue, Bad Times ou encore Fast & Furious. Bref, la volonté d’Ayer est de nous proposé des tranches de vie des forces de police dans ce qu’il y a de plus beau (la résolution d’enquêtes, secourir des victimes) et ce qu’il y a de plus abjectes (la trahison à un corps de métier, à une idéologie, la corruption politique). Mais également de tisser finement cette ligne invisible qui sépare le bien du mal, et que ce soit dans Fast & Furious, Training Day ou Au bout de la nuit, la frontière est mince, mais ça, c’est peut être une évidence que le scénariste / réalisateur n’expose jamais littéralement. Il a l’intelligence de s’intéresser avant tout au récit et aux faits car c’est à travers les personnages et le récit que ces idées transpirent ostensiblement. Voilà j’ai passé un très bon moment, le film m’a emporté pendant deux heures dans le L.A. des gangs, des cadillac, du hiphop game (deux featuring de marque avec la présence de The Game et de Common). Une bande son à l’image du film, très urbain à noter pour Gourbenj qu’on peut entendre un morceau de Ice Cube.