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Shivers (Frissons) - David Cronenberg (1975)


Léo

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Le Dr. Emil Hobbes tente des expériences avec un parasite en faisant des greffes. Mais ce parasite est très contagieux et chaque personne qui le contracte se transforme en maniaque sexuel. Bientôt le parasite s'échappe et le cauchemar commence...

 

Premier long métrage de Crocro, à une époque où il ne savait pas encore vraiment par quel moyen exprimer son art. Sculpture ? Peinture ? Finalement ce sera le cinéma !

Le David a déjà une petite réputation dans le milieu underground grâce à ses courts et moyens métrages. Après avoir écrit le scénario de Shivers, il parvient à le vendre à Cinépix (studio canadien alors spécialisé dans les films érotiques, plus tard absorbé par Lionsgate) à condition qu'il puisse également en être le réalisateur.

 

Le film est tourné en deux semaines pour 185k$, produit par un certain Ivan Reitman. Rentable grâce à son petit budget malgré une sortie salle relativement discrète, Frissons fait pourtant beaucoup parler de lui et pas en bien. La plupart des critiques le trouvent pervers, affreux, sans intérêt. Il va même jusqu'à provoquer un débat au parlement canadien. Ce qui vaudra à Cronenberg de se faire expulser de son appart à Toronto, le proprio y avait inclu une "clause de moralité" dans le bail !

 

J'ai adoré Frissons ! On peut lui faire plein de reproches comme sa mise en scène maladroite (Cronenberg apprenait sur le tas), son scénario brouillon, certains passages vraiment très z, du gore mal foutu ou encore ses acteurs assez mauvais hormis Lynn Lowry et surtout Barbara Steele qui vient cachetonner...

Bref, ça aurait pu être un banal film d'exploitation comme il en sortait à la pelle, si ce n'est qu'on y retrouve déjà les obsessions de ce cher David. Le sexe et la maladie omniprésente, les expériences scientifiques qui tournent mal...

 

Cronenberg semble puiser en partie son inspiration chez Romero, on pense à NOTLD ou The Crazies évidemment. L'action se situe dans un immeuble d'une résidence bourgeoise ultra moderne, presque futuriste, où tous ses occupants vont se faire parasiter par cette espèce de monstruosité phallique qui passe de corps en corps. On sent la volonté de choquer le bourgeois et transgresser les tabous de l'époque : viol, inceste, relations vieux-jeunes, homosexualité, BDSM... Les infectés ne deviennent pas zombies cannibales mais se transforment en maniaques sexuels totalement désinhibés, se laissant aller à leurs pires penchants.

 

Frissons est sale, malsain... Et même si on a vu pire depuis, certains passages sont vraiment très efficaces et son final s'avère glaçant.

 

Un grand petit Cronenberg qui a dû pas mal influencer d'autres réals d'ailleurs. Que ce soit le Brain Damage de Henenlotter, le Demon 2 de Bava, le Dity Shame de Waters, ou dans un autre registre, le comics Crossed de Garth Ennis qui reprends plus ou moins le même concept en beaucoup plus trash et gore. impossible de ne pas faire le rapprochement avec Shivers !

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  • Benj changed the title to Shivers (Frissons) - David Cronenberg (1975)

Hey c'était cool alors que je m'attendais à me faire ieche façon premier film bancal underground à la Hennenlotter (quoique il faudrait que je lui redonne une chance un jour).

Mais non le coté cheap sert bien le film je trouve, les acteurs moches, les mecs poilus, les meufs à petites gougouttes et à tête de Gelfling, l'immeuble isolé. En gros les contraintes font les forces du film, même si les bestioles sont bof et même si y'a des acteurs aux fraises.

Et c'est intéressant ne serait ce que pour les débuts du body horror, et pour Barbara Steele fin de la trentaine qui clope.

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