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Ma vie avec John F.Donovan - Xavier Dolan - 2018


Jeremie

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Une journaliste pressée accepte d'interviewer, un peu forcée, un jeune acteur du nom de Rupert Turner. Celui-ci est connu avant tout pour avoir eu une relation epistolaire avec la star déchue John F.Donovan, mort depuis. Il décide alors de raconter enfin cette histoire...

 

Le cinéma de Xavier Dolan perd manifestement de sa fraîcheur et de son intérêt hors Canada : l'atroce Juste la fin du monde l'avait amorcé, cet essai américain le confirme. Vu l'histoire, c'était évidemment impossible à tourner ailleurs qu'à Hollywood : Dolan débauche ses idoles et monte un nouveau casting de fou, mise sur une grosse fresque de 4h...las, le film est remonté tant bien que mal (perdant au final un personnage incarné par Jessica Chastain), passe mollement dans certains festivals et n'est distribué actuellement qu'en Italie et en France ! Bref, ça n'annonçait rien de bon...

 

Dès le début sur fond d'Adèle, rien ne fonctionne. Le casting a beau être béton, tout le style de Dolan ne passe pas la porte, avec les mêmes engueulades mère/fils, les repas de familles loupés, les "lève le son c'est ma chanson", les scènes de boîtes (y'en a une, elle est très bien et la musique est géniale, soit), les très gros plans (le mec se casse le cul à tourner aux quatre coins du monde mais on verra pas grand chose donc bon ), les renvois "intimes" (Rupert = Xavier, évidemment), la photo granuleuse et vintage...

Certains perso tiennent de la décoration (le frère, l'agent, la bonne copine...), des scènes sont à oublier fissa (le moment sous la pluie sur fond de Stand By me est immonde ou la séquence de pétage de câble noyée dans la musique), et le perso principal est à claquer, autant dans le fond (certains échanges avec la mère sont !!) que côté acting (le petit Tremblay surjoue à mort). Qu'est ce qui reste ? Le propos, grave et lucide, sur le star-system, ses atours de prison dorée, l'homophobie pernicieuse...on pense à des gens comme James Dean, Anton Yelchin, Heith Ledger, Brad Davis...d'ailleurs Jon Snow s'en sort pas trop mal.

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Peut être parce que je n'aime pas trop le cinéma de Dolan, j'ai plutôt apprécié cet opus US.

 

Le principal problème reste effectivement l'impression de voir un film plein de trous... On sent pas mal les coupes, du coup, il y a pas mal de persos laissés plus ou moins sur le carreau tout au long du film, ce qui gène un peu à la compréhension et à la cohérence de tout ce petit univers. A côté de ça, il reste pas mal de bonnes choses. Les fondamentaux de Dolan sont là (famille qui se gueule dessus, B.O. Fm dégueulasse, incapacité de tout le monde à vivre) mais on élargit un peu le propos avec des thèmes plus généraux, plus "hollywoodiens" (la célébrité, la vie privée, l'homosexualité face au star system). Le tout semble parfois inabouti, mais ça reste intéressant. A la fois, on sent les coupes, mais je pense que si j'avais eu le montage initial de 4h, j'aurais bien pris cher !

Les acteurs sont globalement bien. J'ai un petit problème avec le gosse. Pas tant qu'il joue mal, mais son texte ne colle pas trop, on a vraiment l'impression de voir un gamin qui récite un texte écrit pour un adulte. Je veux bien qu'il soit différent, surdoué, précoce, mais là, en l'état, j'ai eu du mal à y croire vraiment... Les autres sont bien, mais comme dit précedemment, pas mal d'entre eux sont trop sacrifiés pour qu'on puisse vraiment juger ce qu'il en reste (Kathy Bates en tête).

Voilà, au final un film bancal, qui sera sans doute mal aimé, mais pas inintéressant pour autant. Des belles images, des belles ambiances, comme toujours chez Dolan, des choses à dire, un amour des acteurs. Tout ne s'est pas noyé dans la machine hollywoodienne et il y a de beaux restes éparpillés ici ou là. A voir.

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