La blessure / Cutter's Way - Ivan Passer - 1981

Alors que la ville de Santa Barbara est en pleine période de festivité, Richard Bone, un gigolo à la petite semaine, manque de se faire écraser dans une ruelle. Le lendemain, on découvre le corps d'une adolescente sauvagement assassinée au même endroit. Premier témoin, mais aussi premier accusé, Bone soupçonne une des personnalités politiques de la ville. Son meilleur ami Cutter, un rescapé du Vietnam ayant perdu oeil, bras et jambe à la guerre, part enquêter en compagne de la soeur de la victime...

Les ressorties de l'été commencent avec celle de La blessure, qui retrouve au passage son titre original (pourquoi d'ailleurs ?). Un "petit grand film" oublié mais pourtant soutenu par la critique à son époque.

Une oeuvre atypique en tout cas, un vrai/faux polar bavard mais captivant, pratiquement sans aucune scène d'action. Et c'est sans doute le fond qui prend le pas...

On nage dans un portrait très noir de l'Amérique, avec cette paranoïa post Vietnam, cette haine entièrement canalisée par le personnage de Cutter. Alors que Bone (Jeff Bridges, ultra bronzé) passe son temps à rouler des mécaniques, Cutter est un freak braillard et angoissé, qui ne fait plus confiance à ses dirigeants et souhaite réparer l'injustice. Et le coeur du film c'est bien lui, incarné par un John Heard démentiel et méconnaissable. Et très franchement, j'ai du mal à comprendre la carrière de seconds couteaux pépères qu'il s'est tapé après avec un rôle pareil Idem pour Lisa Eichhorn dont les regards hantent plus que n'importe quel phrase. Très bonne musique de Jack Nitzsche. Belle curiosité.

J'ai un souvenir un peu mitigé de celui-ci, probablement parce que le bouquin de Newton Thornburg dont il est tiré est plus riche (ce qui est finalement normal) et plus puissant.

Faudrait que je le revoie, mais en passant, je recommande très chaudement

le film me tente. Je crains toutefois le côté casse gueule de ces faux films de genre/ vrais films d'auteurs bavards qui prennent soin de remplacer ce qu'attend le public par des tunnels de dialogues. La Robert Altman's touch