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collection road movie chez LIBERATION


Basculo Cui Cui

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Voilà un thread pour vous dire que ce chef d'oeuvre de Spielberg est dispo en kiosque par l'intermédiaire de Libération pour 6,40€ sans le journal ou 7,40 avec mais on a le choix

 

Ce premier film ouvre une collection de 10 films sur le Road Movie

 

Avec cette première collection de 10 films cultes, «Libération» renoue avec sa tradition: rendre accessibles et visibles les chemins de traverse de la cinéphilie. Le Road movie, ce cinéma d'action qui nous vient d'Amérique, débarque en France en 1968. Chemin d'exil et de liberté, le Road movie se déploie dans des espaces sans limites, où les signes de fuite semblent témoigner que rien n'est impossible.

 

A partir du 12 janvier, et pendant dix semaines, vous trouverez chez votre marchand de journaux ces dix films soigneusement sélectionnés par l'équipe cinéma de Libération au prix de 6,40 euros le DVD seul ou 7,60 euros avec le journal. Chaque DVD sera disponible chez votre marchand de journaux durant une semaine.

 

Avec Duel de Steven Spielberg, le premier DVD de la collection, «Libération» vous offre un livre collector. Ecrit par les meilleurs spécialistes du journal, et agrémentés de photos inédites, ce livre dévoile tout ce qu'il faut savoir sur ces films, leurs réalisateurs et les acteurs. Une échappée belle...

 

le 19 janvier : Gloria

le 26 janvier : La Dernière Cavale

le 2 Février : Arizona Junior

le 9 Février : Thelma & Louise

le 16 Février : Le Canardeur

le 23 Février : Kalifornia

le 1er Mars : Sugarland Express

le 8 mars : Point Limite Zéro

le 15 Mars : Radio On

 

Pou ce numéro 1, un petit guide (très bien fait) est fourni, voici le texte d'intro

 

L'élégie d'un pays désaffecté

LEFORT Gérard,PERON Didier

 

 

Le road-movie serait-il un genre cinématographique strictement américain ? Bien évidemment, si on improvise une liste où les titres se bousculent, de Easy Rider à Point limite zéro, de Gun Crazy aux Amants de la nuit, pour n'en citer que quelques-uns fameux. C'est moins évident si on se rappelle que les sources de cette ode à la pérégrination plus ou moins aléatoire, et dont chaque étape est une épreuve, renvoient aux plus anciennes traditions littéraires de ce qu'on a appelé en Europe «le roman de formation». La spécificité de son interprétation hollywoodienne tient à des mythologies autochtones, à la fois géographiques et historiques : la conquête de nouveaux espaces, le déplacement infini des frontières, le passage en force de tous les barrages (surtout s'ils sont de police) et de toutes les limites (symboliques ou réelles).

 

Scène primitive du road-movie : extérieur nuit, lumière des phares balayant l'asphalte, insomnie du conducteur, angoisse de sa passagère et, dans le rétroviseur, la menace d'être rattrapé et stoppé net. On dit road-movie mais on pourrait tout aussi bien dire chase-movie («film de traque»), tant le genre carbure à la course-poursuite éperdue. Par essence, les héros du road-movie sont en marche et rien ne peut les arrêter, sauf évidemment la mort.

 

Qu'est-ce qu'ils fuient ? Certainement pas la vie, car sur la route l'énergie ne manque pas et le récit embraye à tombeau ouvert sur une dynamique folle de rencontres, d'accidents, d'impromptus : «l'épuisement de personnages au milieu d'un espace en ruine» (Jean-Baptiste Thoret). Non, ils fuient plus probablement l'american way of life. Plutôt le désert que le centre-ville, plutôt les chemins de traverse que les autoroutes, plutôt le motel que le pavillon de banlieue, plutôt le hot-dog à cent à l'heure que la dinde du Thanksgiving Day. Autant dire que le road-movie est aussi le roman du paysage américain, dont le western constituerait l'autre grand chapitre. La grande différence, c'est que si le western fut le chant de la conquête infinie, le road-movie est plutôt l'élégie d'un pays désaffecté. Vide et vidé. Plus d'Indiens, une nature comme pétrifiée, hérissée de panneaux signalétiques absurdes indiquant des directions comme autant de culs-de-sac, et l'avenir de la civilisation suspendue à l'espoir d'une station-service encore ouverte.

 

Le genre a connu un regain dans les années 60-70 où la contestation du commerce hollywoodien passa par moult films, où il fallait de nouveau, et sous forte influence de Jack Kerouac et de LSD, reprendre la route. C'est le succès inattendu d'Easy Rider de Dennis Hopper, qui relance durablement le born to be wild, «né pour être libre». On pouvait croire que cette vague retomberait d'elle-même avec la déconfiture des utopies de la beat generation. Or le genre a survécu en mutant.

 

Ces codes, quasiment à l'identique, continueront d'être respectés par des cinéastes européens de la nouvelle génération. Pour exemple, Wim Wenders (Alice dans les villes, Au fil du temps...) ou Michelangelo Antonioni (Zabriskie Point). Aux Etats-Unis, ce qui aurait pu devenir un académisme est en fait repris, malaxé, recyclé par tous les moyens de la fiction. On peut citer le Tueurs nés (Natural Born Killers en V.O.) d'Oliver Stone, qui exagère le genre jusqu'au cartoon iconoclaste ; le Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris, qui tente de renverser la vapeur funeste du genre en happy end, et, plus passionnant, Une histoire vraie de David Lynch (The Straight Story en V.O.), qui ralentit le genre jusqu'au comique (un vieillard sur une tondeuse à gazon parcourt des centaines de kilomètres à deux à l'heure !) tout en lui rendant hommage. Mais la meilleure définition du road-movie est encore peut-être celle que donne Faye Dunaway à Warren Beatty dans le Bonnie and Clyde d'Arthur Penn : «Tu sais, quand on a commencé, j'ai cru que nous irions vraiment quelque part. Mais ça, c'est ce qu'il y a, on ne fait qu'aller de l'avant.» («But this is it, we are just goin'.»)

 

Bonus du dvd :

 

Les coulisses de Duel, Spielberg et le petit écran, l'écriture du scénario par Matheson, bande annonce et galerie photos.

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