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Saving Private Tootsie - Kittikorn Liasirikun (2002)


Superwonderscope

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Inspiré d'un fait réel survenu en Thaïlande en 1998, le film raconte les aventures d'un groupe de survivants d'un crash d'avion en plein territoire birman. pris entre la guerre avec les trafiquants de drogue, les rebelles birmans, des soldats sont envoyés sauver les survivants et les ramener en Thaïlande. Tout change lorsqu'ils réalisent que le groupe est constitué de gays, d'une transexuelle et d'un steward japonais que personne ne comprend.

 

Curieux, pour le moins qu'on puisse dire... vendu comme une comédie, le film prend des directions qui déroutent le spectateur occidental que je suis. La culture thaie m'étant relativement inconnue, j'avoue avoir été laissé bouche bée devant certaines scènes (où les survivants sont obligés d'accorder des danses à tour de role à des rebelles birmans en pleine jungle)

 

le "rire" semble provenir des cris de folle poussés par un gay plus que féminin, voix haut perché qui n'arrete pas de péter tout le long ainsi que les vacheries que le groupe s'envoie pendant tout le film. Vacheries droles? pas tant que ça, les dialogues étant basés sur le mal etre des transexuelles tentant de trouver leur place dans une société qui ne veut pas d'elles.

 

La strcuture est celle d'un film de guerre, puisque le groupe traverse la jungle & ses pièges (il y a des morts le long du film, ce qui semble étayer le fait qu'il ne s'agit pas d'une comédie ..)

 

la caméra là aussi étonne par ses choix artistqiues (travellings circulaires soignés, contre-plongée verticale, effets à la Seconds...pour alterner avec des plans fixes et ses acteurs qui gesticulent...vraiment curieux.

 

L'autre pan du film est un traitement beaucoup pluus social que le film laisse imaginer. Il s'agit d'une assez violente charge contre l'homophobie à la petite semaine chez les Thaïs, entre insultes et passage à tabac du groupe. Il n'y a guère que le chef des soldats envoyés qui entend respecter sa mission -et ne pas s'occuper de la persoannlité des survivants-, les autres demandant à tour de role de bien indiquer que s'ils meurent, "ils ont combattu pour la nation, pas pour sauver des pédales". Jusqu'à un sergent qui a un fils gay, ce qu'il déteste jusqu'à aller tabasser un des survivants. A un moment du film, aussi, le sauvetage par hélicoptère ne se réalise pas au point prévu, le ministère ayant décidé de ne pas l'envoyer car ayant eu connaissance de l'identité des survivants.

 

Le film se dirige alors vers un scénario qui ressemble assez au Charlie Bravo de Claude Bernard Aubert§.

 

Jusqu'à une sorte de révolte des survivants, qui par ailleurs s'entre déchirent eux aussi sur le "statut" à accorder à la transexuelle. Chacun en prenant ainsi pour son grade.

 

Entre fusillades musclées (et réalistes), explosions en tous genres (du crash d'avion à des helicoptères)...le film a visiblement bénéficié d'un budget aisé. Plutot embarassé par le jeu exagéré des acteurs au début et l'emphase sur les insultes en tous genres (à moins que les st anglais ne faussent la donne?), je me suis laissé prendre au film qui adopte au fur et à mesure un ton plus grave. J

 

J'imagine qu'il me manque aussi quelques clés de compréhension de la culture thaie (Nick?) ... mais c'était pas mal.

 

 

Je n'imagine cependant pas DU TOUT ce type de film produit en France, par exemple

 

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  • 2 weeks later...

J'adore ce film. On part d'une grosse bouffonerie (d'ailleurs le film est vendu comme tel) et ensuite on plonge dans un authentique film de guerilla avec cette chasse à l'homme en pleine jungle.

 

Autre le côté social assez marqué, le film joue aussi la carte de la dénonciation politique avec ces rebels qui font penser aux Karens de Birmanie en guerre depuis des années. Rares sont les films à évoquer le sujet qui mine la région frontalière et les relations entre la Thaïlande et le Myanmar.

 

D'ailleurs la fin fait étrangement penser au final du dramatique Beyond Rangoon de John Boorman (Delivrance) avec la sublime Patricia Arquette. Film à voir de toute urgence et à ranger juste à côté de La Déchirure.

 

A la réalisation de Saving Private Tootsie on retrouve Kittikorn Liasirikun qui a entre autre réalisé l'excellent Ahingsa: Stop to Run et le plutôt nul The Bullet Wives.

 

Enfin pour finir, les travestis (vulgairement appelés Ladie Boys) sont une figure récurente du cinéma thaïlandais. La plupart des comédies (et films plus sérieux aussi) usent et abusent de ces personnages hauts en couleur.

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