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House of Whipcord - Pete Walker (1974)


Superwonderscope

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waow! un nouveau choc signé Pete Walker!

 

 

Une jeune modèle française est enlevée par le ténébreux Mark E. Desade (!) pour être placée dans une prison privée pour cause d'immoralité. Tenue par un juge et sa femme ne croyant plus à la vertu des lois anglaises, ils y détiennent plusieurs jeunes filles pour les mater... jusqu'à en tuer certaines.

 

Petit bijou noir, House of Whipcord parvient à déranger! Peu de violence apparente (les coups de fouet se passent hors champ, tout comme la violence physique) mais une violente charge contre les amateurs de justice expéditive et ceux qui pensent que celle-ci est trop laxiste. Ceux qui s'attendent à un WIP en folie peuvent remonter leur braguette. Circulez, y' arien de tel à voir ici, ce n'est pas le but du réalisateur.

 

Ici, un juge aveugle avec le temps (image d'une justice aveugle?) répète ses discours ad nauseam, sans aucun souvenir précis de qui il juge, àla merci de sa femme avide de nettoyer la fange de la société britannique. Pis encore, le jeune fille est française, ce quirajoute à son cas. En effet, la femme du juge estobsédée par une jeune française qui la fit rayer du barreaubritannique 25 ans auparavant. Et elle va s'acharner sur la pauvre, jusqu'à aller au déni des règles auxquelles ils semblent tous croire. Prison sans confort, récitation de la bible, chatiments corporels et mort par pendaison. Ce qui ne l'empeche pas de nouer avec son fils des rapports assez troubles, notamment dans la scène où la pauvre jeune modèle se fait fouetter violemment par la matonne...où la femme du juge vient rejoindre son fils et lui caresser le visage d'une manière insistante, le tout sous les cris de douleur de la pauvre violentée.

 

Un grand bravo (une fois de plus) à Sheila Keith dans le role de la gardienne en chef. Visage dur, oeil fermé, bras puissant, elle fouette, frappe, ordonne les pauvres donzelles effrayées par des chatiments disproportionnés qu'elles ne comprennent toujours pas. Elle réussit à rendre son rôle certes brutal et dur mais non dénué de sentiment.

 

Car l'autre grande qualité du film est de donner de l'épaisseur à chaque intervenant et ne les réduisant pas à de simples pantins mauvais/bons. pas de dichotomie à l'américaine mais une compléxité des caractères qui fait honneur au scénario. C'est plutot inattendu pour ce genre de film.

 

Au diapason de Frightmare et de House of Mortal Sin, House of Whipcord se caractérise par un discours social plutôt violent, progressiste et une fin noire. En y saupoudrant un peu de sexe pour le côté exploitation. les donzelles y dévoilent quelque peu de leur anatomie . le final un peu trop grand guignol vient quelque peu modérer mon enthousiasme, même s'il demeure éminement jouissif

 

Autre point décevant, l'héroïne. Elle est supposée être une incarnation d'innocence mais on se contrefiche de son persoannge. elle agit comme une idiote le long du film et il semble clair que l'intéret du réalisateur n'est pas sur elle.

 

Ce qui demeure étonnant, c'est que le discours volontairement social de ce thriller psychologique demeure intact encore aujourd'hui. Marque de fabrique de Pete Walker le long de ces années 70, cette fable violente trouvera sa poursuite -dans l'incapacité de la société britannique à apporter de vraies réponses à la violence qu'elle engendre- avec Frightmare.

 

 

A noter aussi une partition grinçante et réussiede Stanley Myers, musicien attitré de Pete Walker.

 

Vu sur le DVD Z2 de la Walker Box. Le film offre une copie plutot sombre (trop?)ce qui a pour effet defaire froncer les yeux pour y déceler quelque chose. Surtout dans les scènes d'extérieur - au début du film et aux deux-tiers-. Ceci s'explique aussi par la petitesse du budget alloué, environ 60 000 £ , qui n'a peut etre pas permis de soigner les eclairages externes.

 

1H38 - avec un mixage DTS qui dynamise les sons surround mais n'apporte pas grand chose par rapport au mono d'origine.

St anglais, commentaire de Waker, bande annonce, bio de Sheila Keith.

 

Un film dont on ne ressort pas forcément intact, pas parfait mais qui dégage un odeur de soufre, un rappel du caractère social et politique du sadisme et une atmopshère particulièrement morbide.

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