
Le Docteur MacFarlane, qui enseigne la médecine, emploie Gray (Karloff), un étrange cocher, pour lui fournir les cadavres fraîchement déterrés indispensables à ses leçons d'anatomie. La relation trouble qui unit les deux hommes, et l'ascendant que semble avoir Gray sur le docteur, intriguent bientôt le jeune Fettes, le nouvel assistant de MacFarlane ...
Véritable pépite du studio RKO, le film distille une atmosphère lourde de menaces, où domine l'ambiguïté des personnages.
Le docteur MacFarlane renvoie à la figure typique du scientifique glacial, pour qui les progrès de la science ne s'embarrassent pas de principes moraux ou des lois. D'ailleurs la performance d'Henry Daniell en docteur hautain préfigure celle qu'effectuera Cushing en baron Frankenstein quelques années plus tard.
Le point fort du film est que Wise refuse de jouer les moralisateurs, puisqu'il prend un malin plaisir à ce que les actes les plus odieux aient les conséquences les plus positives (l'opération de la fillette).
Le film est visuellement irréprochable, s'offrant quelques scènes assez marquantes, comme la "récupération de cadavres" du titre, et en général toutes les scènes avec Gray.
Parce que j'ai gardé le meilleur pour la fin bien sûr. Le meilleur c'est Boris Karloff et sa performance absolument génialissime et toute en nuances. Jovial en surface mais menaçant en réalité, faussement servile, séducteur, mais aussi attachant lors de sa première apparition dans le film, ou émouvant quand il laisse éclater sa rancoeur contre MacFarlane.
Grâce à lui le film se hisse vers les sommets du genre, et prouve que Karloff c'était autre chose qu'un mec avec des boulons dans le cou et des grosses godasses.