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The House that Jack Built - Lars Von Trier - 2018


Jeremie

Messages recommandés

 

Lars Von Troll est revenu, il n'est pas content, et nous non plus

 

Assez déçu quand même que ce nouvel opus qui, et c'est tout à fait perso, ne partait pas gagnant : l'odysée d'un serial-killer ce n'est quand même pas le sujet le plus neuf au monde, et j'ai une aversion assez prononcée pour Matt Dillon (qui joue en plus un méga-connard). Toute proportion gardée, son comeback est brillant, il se donne à fond sans tomber dans le cabotinage et c'est vraiment un virage qu'on a pas vu venir.

 

Le soucis c'est que le film emprunte, en beaucoup moins bien, la structure de Nymphomaniac : on se retrouve avec des chapitres, un dialogue entre l'anti-héros et un autre interlocuteur, des digressions culturelles ou philosophiques...on a quand même la pénible impression que Lars n'avait envie de faire aucun effort de ce côté là. C'est un peu introduit à la ramasse (gageons qu'il y aura une version longue à tous les coups) et le film passe son temps à se recycler péniblement, dont une utilisation d'un thème de Glenn Gould et le Fame de Bowie jusqu'à la nausée.

Film de troll quand même, avec un humour plus noir que noir, et il faut le dire très efficace : toute la première scène avec Uma Thurman faisant tout pour se faire buter est savoureuse, et la propension pour Lars d'aller aussi loin que possible n'a jamais été aussi visible : voir la scène du pique-nique, qui est le truc le plus immonde de l'année (même si perso voir un caneton se faire découper, c'est vraiment plus intolérable que des gosses snipés hein ). Le parcours du tueur est évidemment une allégorie (trèèèèèèèèès fine) du boulot de Lars himself, qui place tranquilou des scènes de ses propres films pour illustrer parfois le propos. Cette humilité

Il y a hélas, plus de scènes pénibles que des réussies, la dernière partie assez WTF sauve peu les meubles...mais on sent que le real tombe dans son propre piège. En même temps, quand on enchaîne Antichrist, Melancholia et Nymphomaniac, y'a un moment donné où t'es obligé de cafouiller un peu

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Vraiment bien aime celui la, malgré 30min de trop (les digressions philo pouet pouet sur des images d'archives moches).

Une vraie comédie noire et un gros fuck a ces détracteurs. Mais contrairement a pas mal de reals faussement punk, Lars construit bien son recit, ses "épisodes" et raconte quelques choses.

Dans celui la, ses excès "tete de lard" se mixe bien avec une efficacité "a l’américaine" de l'intrigue.

Et il y a des trucs franchement drôles (les Tocs du tueur,).

Meme si on est loin de la perfection de Europa ou Kingdom, du troll bien fait et qui raconte une vraie histoire.

Merci Lars!

Modifié par Invité
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Bien sûr que c'est méchant, mais c'est aussi celui qui invite le plus au rejet même Nymphomaniac est plus avisé à mon sens.

Mais Breaking the Waves c'est parfait oui : c'est long, mais c'est son film le plus attachant, le plus accessible...pas le plus court non plus, mais bon voilà

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Juste ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a 2 ou 3 Lars, au niveau du style :

Celui hyper formaliste de EUROPA (pas prise de tete, et vrai thriller) ou Element of crime (tres prise de tete, voire imbuvable, meme si magnifique esthetiquement)

Celui hyper "realiste" du dogme, Breaking the waves, ou theatrale de Mandalay,

et celui qui melange les 2 de Antechrist, Melancholia ou le dernier...

Perso, je prefere de loin le formaliste, mais The Kingdom me fait hesiter haha.

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  • 1 month later...

Pas un grand expert de Lars Von Trier (j'en ai vu deux ou trois seulement...), j'ai plutôt bien aimé ce "House that Jack built".

 

Le sujet, pas le plus fou-fou du monde sur le papier, est bien exploité. Von Trier se sert habilement de ce postulat de départ pour digresser à volonté, sur pas mal de sujets, le plus important étant lui et son œuvre L'ensemble est parfois un peu bordélique, mais ça fonctionne bien, j'ai pas vu le temps passer (bon signe pour un truc de 2h30 qd même !), Dillon est mortel dans son rôle, et si le film a régulièrement des allures de troll ou de gros caprice de gamin provocateur qui a juste envie de faire chier les Cannois, le final, bien que classique, élargit un peu le propos et amène tout ça dans d'autres sphères, aussi bien sur le fond que la forme. Voilà, inégal, fier de lui, jamais vraiment choquant malgré tout le mal qu'il se donne, parfois franchement drôle, agaçant, mais doué, le film est à l'image de son auteur sous pas mal d'aspects, et ça fait toujours plaisir au milieu d'un tout venant anecdotique, balisé et terne. A voir !

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Au sujet de Lars, je me souviens d'une soirée Arte assez cool ou la chaîne interviewait en Direct, 7 ou 8 reals (Lars, Wim Wenders,...) qui montraient une tranche de leur quotidien, ou ce qu'ils voulaient (pendant 15min chacun, sans coupe, ou un truc du genre).

Wenders montrait sa salle de montage (je crois), Jean marc Barr s'interviewait sur son balcon a Paris, et Lars...

Il va dans son jardin, pose la camera sur un ponton en face d'un lac, et il va ramer sur un petit kayak,

 

Pour bien voir son esprit retors, je vous conseille vivement de regarder le docu/film 5 Obstructions ou, parce qu'il est trop fascinée par un vieux court métrage danois, il défie (et produit) le réal de ce dernier de réaliser 5 fois le même scenar, mais avec des "gages" (décidés par Lars) qui rendront impossible de refaire un bon film (ex : le film original a des plans super longs, Lars impose des plans de 1sec, ou de le faire en animation ).

C'est vraiment intéressant pour comprendre le bonhomme.

trailer:

https://www.videodetective.com/movies/the-five-obstructions/689794

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Concernant la soirée Arte décrite dans le mess du dessus, me souviens surtout que malgré l'inintérêt global de l'ensemble, Lars était parvenu à produire de beaux plans (et c'était bien le seul) - dont un, de mémoire, qui le voyait assis dans sa barque, à contre-jour, sa silhouette fantomatique se découpant sur le paysage.

Comme quoi, le talent...

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  • 4 weeks later...

Ben alors? Après le foin cannois, je m'attendais à dégueuler sur mon siège, à détourner le regard de l'écran, à étrangler mon voisin... Et puis non, "The House That Jack Built" est un film tordu, certes, mais à côté d'"Antichrist", c'est "Mary Poppins".

Et surtout, "The House That Jack Built" est drôle. Alors certes, c'est pas du Pierre Richard, on ne rigole pas pour des montants de porte dans la gueule, mais Matt Dillon fait montre d'un réel talent comique, une sorte de Buster Keaton du macabre. Et chose étonnante, les 2h30 du film sont passées comme une lettre à la poste, pas une seconde d'ennui.

Et quel épilogue!

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  • 1 month later...

Pas trop compris l'intérêt de la chose. Ou, plutôt, au contraire un peu trop compris : vu comme LVT étale complaisamment son discours et ses parallèles entre l'Art, le meurtre, la mort, sa propre oeuvre et j'en passe.

Sauf que, contrairement à ce dont il est généralement capable (et qui figure son talent), j'y ai trouvé moins de fluidité que d'habitude : comme s'il assénait ses théories sans chercher à, plus que ça, les mettre en forme. Rendant, du coup, l'ensemble un peu laborieux...

 

Après, c'est pas la purge non plus. Je ne me suis pas vraiment ennuyé malgré la durée, Dillon est impeccable, on a droit (comme souvent chez l'auteur) à des images stupéfiantes et tout l'épilogue m'a saisi bien comme il faut - me laissant du coup sur une impression finale plutôt positive.

Même si subsiste ce sentiment général de "tout ça pour ça"...

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  • 4 months later...

Abandonné au bout d'une heure. Ma compagne et moi ne devions pas être dans l'ambiance. C'est étrange. J'ai vraiment aimé Nymphomaniac, et je m'attendais à un pendant tout aussi intéressant. Au final, comme on s'est aussi ennuyé devant mindhunter, c'est peut-être juste qu'on s'en fout des tueurs en série.

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