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The Witch - Robert Eggers (2015)


Steve

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1630, en Nouvelle-Angleterre. William et Katherine, un couple dévot, s’établit à la limite de la civilisation, menant une vie pieuse avec leurs cinq enfants et cultivant leur lopin de terre au milieu d’une étendue encore sauvage. La mystérieuse disparition de leur nouveau-né et la perte soudaine de leurs récoltes vont rapidement les amener à se dresser les uns contre les autres…

 

 

Alors attention c'est pas le film le plus terrifiant de ces dernières années comme tentent de le vendre les différents distributeurs, mais le but du film n'est clairement pas de faire sursauter les ados en mal de sensations, mais plutôt de reproduire cette atmosphère sinistre et malsaine des colonies américaines du 17ème siècle, où la paranoïa puritaine était probablement à son paroxysme - c'est proche de l'époque du procès des sorcières de Salem). En cela, Robert Eggers n'a fait aucune concession sur la reconstitution : se concentrant sur une famille excommuniée d'une plantation, qui se reloge à l'abris de la civilisation, à l'orée d'une forêt, Eggers choisit d'épurer sa mise en scène de tout ce qui pourrait être anachronique (déjà par le choix de faire parler ses personnages en vieil anglais, ensuite par ses éclairages au plus proche de la lumière naturel). Passé une très violente mise en bouche, The Witch s'attarde ensuite à voir petit à petit les membres de cette famille s'aliéner de manière perverse. Cela repose donc énormément sur la capacité des acteurs à rendre vivant l'hystérie religieuse de cette époque-là. Et la bonne surprise, c'est qu'ils sont tous absolument convaincants et effrayants, du patriarche à sa femme dont les possibles pêchés les consument, aux enfants tous aussi formidable de justesse. Le film n'hésite pas aussi à se lancer sur des pistes de reflexions parallèles intéressantes comme l'éveil à la sexualité dans un contexte puritain ou la parabole sur la capacité américaine toujours contemporaine à la paranoïa et à l'auto-destruction. La marque d'un grand film.

 

On pense à un peu à du Polanski période Rosemary's Baby (certains diront aussi The Shining ou L'exorciste) mais c'est bien histoire de rapprocher le film de quelque chose tant il apporte beaucoup de sang neuf et existe très bien par lui-même.

 

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  • 2 weeks later...

Très surpris qu'Universal aille vendre la chose : ils vont balancer ça comme Insidious et les gens vont rien comprendre. Pareil pour le buzz autour du film qui prend la mauvaise direction (cf la critique de Duroche dans Mad Movies qui va faire plus de mal que de bien au film). Du coup, à cause de toutes ces conneries, j'ai été (un peu) déçu Mais il faut apprendre à laisser reposer tout ça (même chose pour Goodnight Mommy).

 

Au final on a quoi ? Un style vraiment neuf, sans références (à part peut-être...Dreyer ??), avec une histoire qui ne sent pas le déjà vu, sans jumpscares, des acteurs monstrueux une tension qui ne faiblit jamais, des éléments fantastiques assumés, une bande-son qui tabasse...mais un film deceptif, un peu à l'ancienne, qui tape plus dans le psychologique que le démonstratif. C'est une bonne chose évidemment, mais le film n'est pas vendu comme ça, et c'est dommage...

Donc oui de ce point de vue, The Witch fait du bien au genre, et c'est tant mieux. Les dernières minutes vont longtemps me hanter je pense...

Seul point noir :

l'apparition de la sorcière bonnasse, avec une actrice qu'on croirait sorti d'un Wynorski je veux bien qu'elle représente le fantasme d'un gamin de 12 ans, mais ça fait bien sortir du film...

 

 

Donc voilà, la promo va me saouler (rien que les trailers us qui en font des caisses) et c'est con pour un film pareil, qui aurait presque mériter plus de discrétions...

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  • 1 month later...

Surtout que le film va sortir en pleine fête du cinéma (ce qui explique la présence de un film d'horreur par semaine durant le mois de Juin ).

Par contre ça ne va pas être une grosse sortie, en tout cas de ce que j'ai pu constater...

Tant mieux peut-être dans un sens...

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Pourquoi les petits cons ? Tout le monde va se faire chier je pense

 

SPOILERS EN DESSOUS

SPOILERS EN DESSOUS

 

Jeremie cite Dreyer et clairement j'ai pensé à lui. Je ne m'attendais à rien en voyant le film. J'avais même pas vu le trailer je crois.

Mais c'est pas compliqué de voir la direction voulue par le réalisateur dès les premiers plans. C'est va être du lent et du carré.

 

Ok donc film d'ambiance qui souhaite montrer la dégénérescence d'une famille à cause de la religion. Et ces scènes sont top. Quand les gamins accusent Thomasin j'ai flippé pour elle. Car c'était ça à l'époque. N'importe qui pouvait accuser n'importe qui de sorcellerie.

Le réalisateur pouvait faire un film sur la paranoïa religieuse à une époque où il ne faisait pas bon vivre . Foutre une tension juste sur des sensations. Un peu comme l'Exorciste au début. Arriver à nous montrer la folie religieuse face à l'arrivée du diable. Sur de l'impalpable.

Sauf que non. Le réal décide de bien préciser qu'il existe une force dans les bois. Force montrée sous l'aspect d'une vieillie femme ou d'une bombasse dans une scène un peu ridicule.

Et c'est là que pour moi le film foire. Parce que le doute n'existe plus. Enfin je ne l'ai pas ressenti.

 

Alors au final je me suis fais chier comme un rat mort. C'est bien filmé, bien joué, l'ambiance sonore est là. Mais après c'est quoi le but du film ?

Une belle carte de visite pour Hollywood mais un film sans fond au final. C'est juste tape à l'oeil et au final très chiant.

 

Mais ça a du plaire aux festivals et aux journalistes de la presse hype.

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  • 4 weeks later...
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