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Post Tenebras Lux - Carlos Reygadas - 2012


Jeremie

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Le film ne sort que maintenant alors qu'il avait été présenté au Festival de Cannes de l'année dernière, y récoltant le prix de la mise en scène. Et c'était pas gagné vu la réputation ultra houleuse du film, dont la séance fut assez chahutée par certains journalistes (à ce qu'il paraît), un peu bousculés par le côté hallucinatoire/choquant/chiant. Intéressant du coup

Bon evidemment, faut s'accrocher...Reygadas y organise une trame assez vague, revenant et avançant dans le temps sans cesse, où il suit la vie d'une petite famille venue s'installer à la campagne. Le couple a des problèmes de cul, et il se passe des trucs pas très clairs dans le coin, comme un minotaure qui débarque dans la maison en pleine nuit. Bref...

 

La première scène vaut largement le coup d'oeil : on y voit une gamine jouer dans une plaine, entourée d'animaux, et la nuit tombe lentement, la lumière se transforme, un orage tombe. Un vrai tableau en mouvement.

Tout le ton du film n'est pas comme ça, on glisse parfois vers la chronique sociale et familiale sans grand intérêt, c'est très lent, mais ça reste parfois fascinant quand ça part vers quelque chose de plus atmosphérique. Y'a une scène dans un sauna échangiste français sortie de nulle part, avec des gros seins mous et des bites et une scène finale assez gore,

où un mec s'auto-décapite parce que sa vie est devenu de la grosse merde.

Bref, c'est pas très clair

Modifié par Invité
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Euh... Tu veux pas mettre des balises spoiler quand tu racontes la fin d'un film ?

Moi le film je l'ai vu cet après-midi, je m'en fout, mais si je t'avais lu hier, je serais déjà parti à ta recherche pour te faire la peau.

 

 

Bon, sinon, c'est pas un minautore, c'est le diable.

Je suppose qu'il y a derrière cette idée que le vrai mal est domestique, qu'il "gît dans les détails" (comme le dit l'expression consacrée), même si personne ne fait vraiment le mal par perversité dans le film, les personnages ont l'air plus damnés par leur incapacités à se sortir de leurs conditions.

 

A part ça, c'est vrai, la scène d'intro avec l'enfant et les animaux est à tomber par terre. Le problème c'est que la deuxième scène comporte un effet spécial assez navrant qui casse un peu le délire.

(le diable en question)

 

 

Le reste du film est assez chouette, esthétiquement, même si on peux regretter le côté "numérique/instagram" de l'ensemble. Pour le reste, on trouve difficilement un sens au film (mis à part cette réflexion sur le mal avec un petit "m").

 

Le film est assez minimaliste dans sa narration, et j'ai le sentiment que Reygadas a aussi souhaité que son discours se mette au diapason, comme si il voulait en dire le moins possible. Ce qui pose un soucis à un moment donné. 95% des plans semblent provenir d'une sorte de "point de vue divin". Raconter quelque chose pour Reygadas avec ces images revenait donc à se placer du point de vue de Dieu, ce qui est une position assez intenable et prétentieuse.

Du coups, il disparait un peu derrière son film. C'était peut-être un peu le projet, je ne sais pas...

 

Pour résumer, je dirais que dans l'idée, PTL est le frère jumeaux luciférienne du cinéma de Terrence Malick.

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Désolé pour le spoiler, j'ai beaucoup hésité sur le moment, la scène étant tellement citée à gauche à droite, que ça ne gâchait peut-être pas la narration ou le sens du film en soit. Bref, j'ai corrigé.

 

Et j'y avais pas pensé pour la comparaison/antithèse avec Malick, mais c'est plutôt ça oui.

Tree of Death quoi

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Tree Of Death, à donf !

 

Pour la séquence de fin citée plus haut, je ne savais pas que tout le monde en parlait, perso je ne lis jamais les papiers et ne regarde jamais les bandes annonces, justement, pour éviter de me retrouver à attendre telle ou telle scène.

 

Dans Los Bastardos, tout le monde disait qu'il y avait

une scène d’extrême violence

, et ça m'a limite gâché le film (que j'aime beaucoup au demeurant), car je savais que ça allait

forcément mal tourner... Alors que le film en lui-même aurait pu prendre une autre tournure.

 

 

Bref, moins j'en sais...

Déjà que même quand je veux rien en savoir j'en apprends malgré moi.

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Merci de rappeler ce film à notre bon souvenir. Vu il y a plus d'un mois, une grosse envie d'en dire deux trois mots, mais pas la constance de Jeremie pour les revues.

 

Depuis, la vision de cette première scène est vraiment le moment cinéma que je ne peux effacer de mon petit cerveau pourtant encombré. Cette très jeune fillette, l'orage au loin, les vaches et les chiens, le sol détrempé, un vieux terrain de football cerné de hautes montagnes boisées à la nuit tombante, filmé à raz du sol. Un truc invraisemblable.

 

Idem pour la deuxième scène et cette apparition diabolique. Trucage simplet? Surtout une apparition tout aussi invraisemblable. La couleur, l'accessoire, la démarche, la maison plongée dans le silence de la nuit.

 

Puis, si l'on peut dire le film, il est vrai plus social, psychologique. Le jeune couple, bobo et citadin, qui le restera à jamais, ne pouvant accéder à la nature, en tout cas à la campagne et à ses habitudes. Quelques accès de violence proche d'une vie plus rustique et vraie , mais surtout beaucoup de besoins.

 

Quant à la scène du sauna, un peu caricaturale il est vrai, on y parle français pour les partouzes - l'empreinte du monopole gaulois de l'échangisme dans l'inconscient populaire -, elle a toute sa place par rapport à ce couple tiraillé dans ces envies et ses aspirations.

 

Ceci dit, je comprends bien, et surtout j'apprécie, que le film décontenance un tant soit peu et que les critiques y perdent leur latin. Pour une fois.

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