Después de Lucia - Michel Franco - 2012

Après la mort de sa mère, Lucia déménage avec son père, un chef cuisinier pas toujours très présent, et reprend une nouvelle vie. Au lycée, elle se fait rapidement de nouveaux amis, mais le climat jusqu'ici assez calme va vite dégénérer. Suite à la diffusion d'une sex tape l'a concernant, elle va être victime d'une réputation hasardeuse qui va générer jalousies et humiliations...

Une oeuvre difficile forcément saluée par la critique et on auquel les rares critiques négatives reprochent (comme souvent lorsqu'il s'agit de film choc) la complaisance. Personnellement, ce n'est pas ce qui m'a gêné dans cette chronique adolescente tournant au vinaigre, mais bien son traitement, proche de celui d'un Haneke. Beaucoup de silences, beaucoup de distances partout (dans les cadrages, dans les regards sur les personnages, dans les situations) et avec une vague emphase sur la cruauté, emballée dans une esthétique épurée et sans chichi.

Le problème c'est que Franco tend tellement vers son modèle qu'il allonge son film et ses plans, comme tout bon auteur hautain, dans l'espoir de toucher ceux qui verront du cinéma dans des scènes interminables. La preuve, puisque ça a marché.

Bon sujet quand même, mais ça reste horriblement chiant et hermétique.

J'aime beaucoup le cinéma Mexicain contemporain (même Reygadas, jusque dans ses errances), j'aime beaucoup Haneke, mais concernant ce film, je suis sorti de salle au bout de 30/40 minutes.

Même avis que toi, jérémie, sauf que moi j'ai vite perdu patience...

C'est vrai, tout cela est bien long, sans que l'on y voie forcément un sens et même comme souligné quand on gobe sans sourciller le dernier Reygadas. Qui plus est ce n'est pas vraiment un film d'une dureté psychologique dérangeante. L'ambiance est déjà, et surtout, largement plombée par son malheur familial et son déménagement récent.

Par contre, aller au bout du récit, permet, selon moi, d'apprécier cette fin tragique. Déroulement silencieux et affreux, enchaînement implacable qui soulève d'autres problèmes et surtout d'une manière plus efficace cette fois par l'action. Mais bien d'accord, il est un peu tard pour sauver le film de ces répétitions et d'une certaine mollesse.