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La fille de nulle part - Jean-Claude Brisseau - 2013


Jeremie

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Il va sans dire que si Kevo aurait fait un topic dessus, le label serait tombé Et je confirme hein, j'avais très envie d'y croire aussi. Mais non n'y allez pas (qui va y aller de toutes façons ?) !

 

Michel est un vieux cinéphile/philosophe/matheux passant sa vie seul à écrire un essai métaphysique. Un jour, une fille du nom de Dora agonise devant sa porte d'entrée. Il l'a recueille, et heberge l'étrange créature. Des phénomènes paranormaux surviennent...

 

J'aime beaucoup Brisseau et c'est sans doute cela qui m'a poussé à voir la chose. J'avais adoré De Bruit et de fureur et je garde un bon souvenir de Noces Blanches et de Choses Secrètes. C'est un homme discret, qui divise beaucoup, a toujours fait son cinéma dans son coin, et a ce petit côté pervers pépère qui parachève un peu sa personnalité atypique. Maintenant bon, La fille de nulle part ben ça reste quand même très nul, Léopard d'or ou pas (Comment ? Pourquoi ? Quelle étagère ?).

 

Grosso merdo, Brisseau tente son Twixt mais en plus fauché encore (c'est réalisé à 2 euros dans son appart et aucun comédiens n'est professionel) : on voit la sincérité, l'introspection, les renvois (y'a même une scène saphique qui sert à rien), les citations, ça essaye même d'être intello (ça parle beaucoup du sens de la vie, de la mort, toussa) sans être chiant. En fait c'est sympa, mais ça reste nul. Techniquement, c'est du niveau d'un film de Bac-Cinéma : plein de faux raccords, avec un son hasardeux, des acteurs pourris...ça fait un peu peur. Le plus beau plan du film a servi pour l'affiche : les graphistes s'y sont pas trompés.

 

Puis l'histoire bon, voilà quoi : on a un vieux qui se fait chier, des fantômes, un fille qui ressemble à Lady Gaga sans les fringues envahissantes, des dialogues qui sonnent faux... On a quelques scènes gênantes, dont la reprise d'une scène de L'exorciste 3 (au moins Brisseau serait à l'aise sur Zone Bis) et l'attaque d'un gueridon volant qui renverse des dvd. Donc voilà. C'est nul.

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J'avais déjà bien détesté Twixt, alors un Twixt fauché, voilà qui me coupe totalement la faim.

 

Je me pose pas mal de questions sur le festival de Locarno : quand les Inrocks en parlent, tu as toujours l'impression que c'est the place to be. Quand les films sortent au MK2 beaubourg, tu te demandes ce que c'est que ces merdes. Y a un décalage.

 

Et sinon, quelqu'un a vu la bande des Jotas ? Ca avait l'air bien z aussi, mais peut-être drôle.

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Je me disais bien que personne ne parlait du dernier Satrapi, et tu m'as fait comprendre pourquoi

Ben pour ce qui est des Léopards d'or, je connaissais pas trop : j'ai vu la liste des films primés tout à l'heure, j'aurais été moins tenté du coup. Je suis pas sûr que la plupart de ces trucs ont eu une exposition médiatique convaincante d'ailleurs...

 

Mais là faut dire ce qui est, c'est quand même un nanar et ça fait vraiment peur vis à vis de la santé du cinéma (ou même du regard qu'on porte dessus, en particulier sur sa technique : voire ce que disait DPG sur Rengaine).

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[inlove]

Je me pose pas mal de questions sur le festival de Locarno : quand les Inrocks en parlent, tu as toujours l'impression que c'est the place to be. Quand les films sortent au MK2 beaubourg, tu te demandes ce que c'est que ces merdes. Y a un décalage.

 

Ben, comme dans tous les festivals mammouth, y a à prendre et à jeter. Mais vrai, que pour peu qu'on soit curieux, c'est vraiment une des place to be avec a priori de se laisser aller. Entre autres souvenirs, Cashern à 9h00 du matin, quasi seul dans une salle de 3000 places, 36 Fillette au détour d'une rétrospective, Hairspray sur la Piazza Grande, Apple Seed également, Haze de Tsukamoto dans une salle dédié à une sélection plus expérimentale, un hommage à Bud Spencer venu présenter un truc insupportable mais présent et des dizaines d'autres dont j'oublie le nom qu'on ne verra jamais nulle part en salle, en tout cas pas en Suisse.

 

Par contre, pour ce qui est des prix et des Leopards, c'est pas vraiment le label à suivre les yeux fermés.

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Cheap, parfois risible, très souvent maladroit, mais au final magnifique.

 

Le dernier Brisseau ressemble beaucoup à la "Nuit des Horloges" de Jean Rollin : même jeu d'acteurs maladroit (Brisseau joue - mal - le premier rôle, pour des raisons économiques), même laideur de l'image numérique, même prise de son à la sauvage, mais aussi même penchant pour les envolées fantastico-oniriques (c'est pas nouveau chez Brisseau, mais c'est la première fois qu'il le fait dans une forme aussi fauchée).

 

Tourné dans son propre appartement, avec juste une actrice et quelques dizaines de milliers d'euros, Brisseau tourne un beau film, un peu didactique, mais très touchant, sur les illusions, la solitude, la vieillesse, la transmission. Comme pour "La Nuit des Horloges", c'est aussi une sorte de film testament.

Comme chez Rollin, c'est très touchant, et ça fait oublier en un clin d’œil tous les nombreux défauts du film.

Enfin, si vous avez un cœur.

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J'ai beaucoup pensé à Rollin aussi...mais pas dans le bon sens du terme (et j'aime beaucoup Rollin soit-dit en passant). Je vois très bien où Brisseau veut aller, et la démarche est sincère, c'est ce qui rend le film plus sympathique que détestable à mes yeux. Mais comme Twist (bien qu'on soit loin), pourquoi en faire un truc aussi moche et mal branlé ?

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Résumons :

- il faut un coeur pour apprécier ce Brisseau

- ... et un cerveau pour comprendre Matrix

- on est un con si on n'est pas ému par le dernier Haneke

- ... et un collabo si on n'adhère à La rafle

 

J'ai tout bon ?

Tu extrapoles, j'ai juste dit que si tu n'es pas touché par ce Brisseau, c'est que tu es un Replicant.

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Ce film, je l'ai fait parce que la jeune comédienne qui joue dedans, mon élève à la Femis et mon assistante sur Les anges exterminateurs, m'a sollicité. J'ai touché 62000 euros au moment de la mort de Bruno Cremer et je me suis dit "je vais dépenser cet argent pour faire un petit film".
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  • 2 months later...
Le plus beau plan du film a servi pour l'affiche : les graphistes s'y sont pas trompés

 

Graphistes comme d'habitude sans aucun respect pour le matériaux d'origine: la fille couchée est passée à la verticale, sa tête vers la droite est passée à gauche. Ouais.

 

Ceci dit, et sûrement comme d'autres car j'aime beaucoup Brisseau et son travail très original de franc-tireur, j'ai bien apprécié ce délire fantastique en appartement. Une très courte scène saphique pour bien marquer l'oeuvre de sa patte - les trois quarts du budget en éclairage et drapés très probablement. Pour le reste, l'image du Brisseau pervers pépère tel qu'on l'a à l'esprit dans ces dernières actualités est mise à mal. Très touchant, respectueux. Une diction et un ton qui m'ont particulièrement plu, Brisseau plus convaincant que son unique interprète moins marquante que les actrices fétiches de ses débuts pourtant dans cette même veine faussement naturelle et détachée.

 

Saluons la prise de risque dans son propre appartement: le guéridon en colère qui s'en prend une rangée de cassettes manque pour un cheveu de faire tomber l'ensemble d'une affolante série de René Château Video flambant neuves.

 

Pour warrior Rohmer - Brisseau - Rollin uniquement

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  • 2 weeks later...

J'ai également pensé très fort à Rollin, et c'est en fait inévitable lors des apparitions spectrales de fantômes drappés bien old school. Brisseau joue comme une pive, le verbe est forcé, la gestuelle gênée et il en va de même pour la fille qui tente tant bien que mal de donner la réplique à son réal en récitant des dialogues parfois ridicules. Malgré tout ça, ça fonctionne: le film a beau être statique, il intrigue, étonne, amuse parfois et fait même franchement poiler par moment (le coup du guéridon volant incrusté avec les pieds est mortel!). Film testament, réflexion sur la vieillesse, la mort, la perte de l'autre, la solitude, on sent que les bagages de Brisseau pèsent lourds et sans doute a-t-il trouvé là un moyen de les alléger.

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