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L'armée des ombres - Jean-pierre Melville - 1969


El rectificador

Messages recommandés

 

J'aurais pû parler de nombreux chefs d'oeuvre de JP Melville mais celui-ci représente pour moi le film le plus aboutit sur la question de la résistance, traité ici loin du culte faux-cul de nombreux autres films.

 

Réalisé par Jean-Pierre Melville

Avec Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse, Jean-Pierre Cassel, Christian Barbier, Claude Mann

Scénario :Jean-Pierre Melville, d'après le roman de Joseph Kessel

 

France, 1942. Soupçonné de 'pensées gaullistes', l’ingénieur Philippe Gerbier est incarcéré, puis transféré à la Gestapo, d’où il parvient à s’évader. Il se révèle être l’un des chefs de la Résistance, des hommes et des femmes que tout sépare, sauf la nécessité d’agir : Luc Jardie, le philosophe mathématicien, son frère Jean-François, tête brûlée tenté par l’aventure - chacun ignorant tout des activités de l’autre -, Mathilde, Le Masque, le Bison, et une poignée d’autres anonymes… C’est un long voyage au bout de la nuit qui commence pour ces soldats de la clandestinité, entre transmissions de renseignements et assassinats politiques, traqués par la Gestapo et la police de Vichy. Un voyage qui sera sans issue pour la plupart d’entre eux.

 

Dans ce film, il n'y a pas de héros, simplement des hommes qui ont fait un choix et qui s'y tiennent...les acteurs sont magnifiques et la réalisation rend parfaitement l'état de douleur d'une France qui se voit s'effondrer. L'expression des visages est ici la pièce centrale de la narration, on peut y voir la peur, la colère et la retenue...une caméra virtuose et humaine pour moi. Le film est sortit au moment où la France doutait de son passé et de son avenir (post mai 68) et de ce fait il a ravivé de nombreux feux jamais éteint avant.

 

Là où les autres réalisateurs auraient fait un film spectaculaire, tirant la ficelle du pathos,Melville effleure la perfection, il réalise une oeuvre millimétrée, froide, plongée dans un climat de torpeur cauchemardesque! Lino Ventura devient un exemple, les scènes plus opressantes les unes que les autres et le rythme lent font de ce film quelque chose qui est plus qu'un chef d'oeuvre: le cinéma lui-même!

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  • 6 years later...

Chef d'oeuvre ultime dans mon top 5 absolu, une de mes plus grosses claques de cinéphiles que je me revois sans problème en sentant toujours passer cette strangulation de deux heures. Des personnages au top de la solitude, du malaise et du trouble envers les autres. Et surtout ce besoin de ne RIEN négliger (malheur à celui qui laisse une photo de famille dans son porte-feuille). Impressionnant comment la tension est à son maximum avec peu de choses, par exemple la scène avec Reggiani est d'une banalité affligeante sur le papier, il ne se passe rien. Mais le jeu de regard entre lui et Ventura nous fait flipper comme pas possible.

Ventura qui doit courir, la fin avec Signoret et les panneaux descriptifs, le meurtre au torchon, tout a été déjà dit partout, c'est un gros comme il en arrive rarement.

 

A noter un documentaire sympa sur le DVD où les intervenants décrivent l'ambiance du tournage et le relation Melville-Ventura qui n'étaient pas plus joyeuses et agréables que le film .

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Idem; pour moi c'est le film qui m'a fait aimé Melville, le plus grand film français et l'un des plus grands films du cinéma.

Des scènes de tension incroyable. Notamment la salle d'attente dans le bureau de la gestapo au début avec le tic tac de l'horloge et ces échanges de regards.

Et mon dieu cette introduction sur les champs élysées

Et le final aussi glacial que déchirant. Lino Ventura trouve ici l'un de ses meilleurs rôles malgré sa haine pour Melville.

Pour moi il est impossible de "survendre" le film tant il est parfait selon moi et mérite tous ses qualificatifs. Je le trouve même supérieur au livre de Kessel grâce aux acteurs et l'ambiance de menace et d'opression qu'il dégage. Après il décevra peut être ceux qui le découvriront après ce concert de louange. En tout cas d'après IMDB, le film sorti très récemment au cinéma aux USa a refilé une énorme claque au public d'après les échos.

José Giovanni , qui détestait lui aussi Melville, le dit dans les bonus du cercle rouge: La force de Melville c’est son gout pour dénicher les bons acteurs et reprendre les bons scénario des autres et enfin que son meilleur film perso restera de loin l'armée des ombres.

le dvd studio canal a une image sublime de précision. D'ailleurs, le hd dvd a du mal à se démarquer tant le master est impeccable, du travail d'orfèvre supervisé par pierre Lhomme

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Surtout ses acteurs en fait. Pourquoi ? Parce qu'il était super chiant avec eux et avait un caractère de merde et un énorme égo. Après, tout le monde ne le détestait pas non plus hein... Delon par exemple, ils se sont brouillés une seule fois, sur leur 3e film, et Melville est mort peu après, mais avant cela, tout s'était bien passé, et ils auraient sans doute pu re-bosser ensemble si le réal avait vécu plus vieux. Et même pour les autres, ils ont quand même fait plusieurs films avec lui (Belmondo, Lino) avant de se fâcher, donc ça devait pas être SI affreux que ça... Puis bon, c'est pas le seul, et pas le pire (il n'y a qu'à entendre parler de Clouzot).

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Gian Maria Volonte, il y a plusieurs sons de cloche. D'une part, il avait l'air, lui aussi d'être un chieur de première. De plus, il avait des exigences super relous dans son contrat, du genre rentrer en Italie tous les weekends, etc... Et qui plus est, il était très engagé à gauche (communiste), et n'hésitait pas à le crier sur tous les toits à longueur de journée, ce qui saoulait un peu Melville, plutôt de droite.

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En même temps, j'ai écrit plus haut que :

 

"Parce qu'il était super chiant avec eux et avait un caractère de merde et un énorme égo"

 

Donc ça laisse entendre que oui, il était pas du tout facile à vivre.

 

Après "sale con", ça dépend ce qu'on mets derrière une expression aussi vaste que "sale con". Ca peut aller du branleur au perfectionniste, en passant par un lunatique, un prétentieux, et trois tonnes d'autres adjectifs qui n'ont rien à voir les uns les autres

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  • 2 weeks later...

 

 

Tout à été dit! La perfection! Pas de pathos, pas même de jugement sur tel ou tel acte, ou de complaisance, pas d'héroïsme surfait à l'amérloque. Juste un regard fascinant et intègre sur des gens, des actes, une époque... Les changements de point de vue évite une identification trop forte (et donc trop de pathos). Bien sur on aime les persos, et on aimerait vraiment qu'ils s'en sortent tous et aillent faire la fête sur la tombe des nazis en buvant du Bordelais. Mais on sait que ça n'est pas le cas, ils le savent aussi. Du coup on adopte leur point de vue sur les choses, avec l'impression que chaque chose qui se passe est inéluctable, que c'est dommage, triste, mais que ça ne pourrait se passer autrement...

 

 

Je sais pas si je suis claire, mais je l'ai vu cette nuit sur l'ipad, en pleine insomnie à cause de la crève, entre 2 pleurs de mon fils malade et 2 quintes de toux de chéri, et pourtant, quelle claque!!

Comme c'est un sacrilège de voir une merveille pareille dans ces conditions, je vais faire le forcing pour qu'on le passe au ciné-club!! (on l'avais écarté car trop long par rapport à nos horaires!)

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Je trouve que les meilleurs rôle de Lino Ventura sont justement ces rôles graves comme dans ce film ou garde à vue. Content que le film t'ai plus Superlfo. Je l'avais prêté à un ami et il m'a avoué l'avoir regardé à minuit puis ne pas avoir fermé l'oeil de la nuit tant le film l'a hanté. C’est l'un des plus beaux compliment que j’ai lu sur le film.

 

Le 2ème meilleur compliment vient de DPG quand il déclare qu'il s'agit du meilleur film sur la 2ème guerre mondiale avec le vieux fusil qui est bien meilleur que la grande illusion.

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  • 7 years later...

Et ben j'aimerais bien être comme vous, être touché, hanté, annihiler par un film.

Même si j'ai trouvé le film très bien, je n'ai pas ressenti grand chose.

Le film prends son temps, je dois avoir le cerveau grillé par la modernité parce que ça m'a fait du bien ce calme d'époque.

 

Les acteurs ne jouent pas tous très bien, en particulier le gars qui joue Le Masque qui se croit au théâtre quand il doit tuer le gamin au début. Même Lino à la fin dans la cabane. Après j'ai toujours eu un problème avec le jeu des acteurs français.

Puis les erreurs anachroniques me sortent du film. La chaussée des Champs-Elysées avec son marquage au sol dès la première scène ou les barres d'immeubles dans le paysage Lyonnais quand ils sont à la Fourvière pour causer. Je sais que Paulo n'avait pas les ordis pour effacer les trucs mais moi je les remarque.

 

Voilà j'ai rien d'autre à dire sur le film. J'ai quand même envie de voir d'autre Melville.

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