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Trois couleurs : Bleu - Krzysztof Kie?lowski - 1993


Jeremie

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Encore une fois, une très belle expérience...

 

Il suffira d'un écart de route pour que la vie de Julie bascule : elle perd son mari, un compositeur célèbre et respecté, et sa fille. Incapable de se suicider, elle opte pour le deuil le plus radical qu'il soit : elle chasse tous ses souvenirs, détruit tout ce qui peut lui rappeler son mari ou sa fille...et même la symphonie inachevée de son compagnon, que tout le monde réclame à corps et à cris. Elle ne garde que ce bibelot bleuté, seul lien fragile avec le passé.

Ne pouvant se tourner vers personne, elle vend sa maison et achète un appartement où dit-elle, elle n'attend plus rien...

 

Un sujet en or pour un téléfilm calibré M6, celui idéal pour un mélo dégoulinant : au pays de la grâce Kieslowskienne (oula...), l'émotion se raffermie, elle se contient...comme son personnage principal, une Juliette Binoche incroyable. On suit un parcours de deuil atypique, qui ne cède jamais aux débordements lacrymaux. On pourrait trouvé ça froid, mais la reconstruction (ou déconstruction ?) de Julie est passionnante de bout en bout : perte de l'espoir, de l'amour, de l'identité; comment s'y retrouver ?

Les dernières images sont d'une beauté phénoménale, même si Preisner en fait un petit peu trop pour le coup. Mais on s'en délecte...

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