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Possession - Andrej Zulawski - 1981


Jeremie

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Un classique.

Le genre de film dont on ressort sonné, réalisé six ans après un L'important c'est d'aimer tout aussi démentiel.

 

Bon je vais pas rabacher le pitch que tout le connait, sorte de vaudeville dégueulasse et infernal avec une Adjani complètement out of control. La scène du métro, mythique, en témoigne.

 

Une jolie créature bleuargh signée Rambaldi et une violence explosive : faut voir justement comment la demoiselle se débarrasse de ceux qui s'approche de trop près de son amant tentaculaire. Climat poisseux décalé et décors délétères : la séquence finale est aussi tonitruante incompréhensible. Un des plus cauchemardesque film de genre français (oui bon c'est aussi allemand ) avec Le locataire, conte urbain tout aussi frappé de la carafe.

 

Pas mal de coupes coupes : ma vhs de TF1 ne comprend pas par exemple la mort de Marge. Et pour les dvd, anchor bay s'est pas trop cassé le cul avec leur édition en mousse. Bref, wait and see quoi

 

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Un classique.

Le genre de film dont on ressort sonné,

 

Je confirme, un de mes plus grands chocs cinéma. Mais il est vrai qu'à 16 ans, après les Gendarmes et quelques cinémas de minuit, c'est le genre de film qui marque.

 

Revu, il n'y a pas longtemps. Toujours impressionné par Isabelle (qui en fait presque trop dans le métro, je préfère la scène du couteau à viande), mais un peu surpris par ces mouvements de caméras alambiqués. Tout de même revu en entier et avec grand plaisir.

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Pfff ça hurle tout le temps, il n'y a aucune explication à la fin, c'est pas du cinéma

 

 

A long time ago, j'avais écris ça sur Devildead (Attention ça spoile pas mal !!!!) :

 

Vu en salles en 1981 sur les Champs Elysées avec ma tante, deux films à la suite "Elephant Man" et "Possession"... Dure journée pour les nerfs... Surtout à 14 ans...

 

"Possession" est, comme tu le dis, le plus beau rôle de Neill et le meilleur d'Adjani (qui y jouent non pas un mais 2 rôles diamétralement opposés).

 

C'est aussi, pour moi, le meilleur Zulawski (et pourtant dieu sait si j'aime "L'important c'est d'aimer").

 

Une plongée en apnée de 2 heures, pendant lesquelles l'hystérie chère à Zulawski n'a jamais été aussi justifiée. Un film sur la perte, l'absence et la désintégration. Du monde (La visions des rues désertiques de Berlin fait froid dans le dos), de l'amour, du couple, de la maternité, de la foi et finalement de l'Homme au sens large. Et paradoxalement, le plan final, aboutissement total de la déchéance, se lit presque comme une délivrance pour les personnages, un happy-end en fait.

 

Comme tu le dis, ce film marque à jamais celui qui l'a vu. J'ai des visions incroyablement précise du film et certains dialogues me hantent depuis l'époque sans trop savoir pourquoi ("Je vois votre triangle", obsure...).

 

Zulawski a toujours dit être à la recherche de Dieu dans ses films. Dans "La femme publique", Dieu est une araignée dans un placard dont la porte n'en fini pas de s'ouvrir... Ici, l'idée de Dieu est partout, et suinte à chaque image. Il est derrière chaque personnage-pantin, dans tous les silences pesants, dans ces regards transis, dans l'horreur la plus abominable, il rend à l'humain sa place de pécheur martyre, pour mieux l'entraîner vers la lumière. L'accès à la pureté et au paradis (le magnifique plan final de la montée de l'escalier) passe par l'abandon, par la extermination de tout. En fait, pour moi, "Possession" est probablement le film le plus chrétien jamais réalisé.

 

Adjani s'est faite huée lors de la présentation du film à Cannes, et se faisait régulièrement traiter de tous les noms dans les magazines de l'époque. A la sortie du tournage, elle a entamée une thérapie qui a durée des années.

 

Puis il y a eu un échange très intéressant sur le fond du film et son rapport à "Dieu", avec un forumeur (Dark Rod).

Je compile vaguement mes réponses.

 

Pour moi, le "dieu" de Zulawski est une interprétation chrétienne poussée à l'extrême. En retournant l'idée du film, on peut considéré que Zulawski place d'emblé ses personnages en enfer. Dès lors, l'arrivée de l'"amant" s'offre comme une révélation pour Adjani. En s'abandonnant à lui, en sacrifiant jusqu'à son enfant, elle s'extirpe progressivement de son enfer pour accéder au paradis. Elle expie.

Neill, quant à lui, cherche à conserver, à protéger un couple dissout, une vie finie. C'est finalement lui le catalyseur de la folie qui s'empare d'Adjani. C'est à cause de lui si cette dernière sombre. C'est lui le mal... Je ne pense pas qu'il y est la moindre rédemption dans la mort du Neill original, mais plutôt la libération d'une femme qui passe soudainement dans la lumière. C'est le coté chrétien dont je parle. La douleur. Adjani fait son chemin de croix. Elle s'auto-flagelle, se repend. Je n'ai pas la bible en tête mais Dieu n'est pas le moins sanguinaire qui soit. Ne demande-t-il pas (je ne sais plus à qui) de sacrifier son fils ?

 

Et le fils justement. Zulawski ne le montre jamais comme un symbole de pureté (ni le contraire d'ailleurs). Le gosse est aussi velléitaire que tous les protagonistes du film, Adjani exceptée. Il est donc lui aussi jugé. Et la phrase que tu cites ("don't open !" "don't open") peut très bien être comprise comme cela. le gamin SAIT qu'il va être jugé et, logiquement, s'affole.

 

Alors oui je pense que le Neill nouveau est pur. Je pense qu'Adjani l'a voulu à l'image de celui qu'elle a un jour aimé. Il est le reflet de son amour pour un homme dont la carcasse déshumanisée gît désormais au pied des escaliers.

 

Tiens je vais en rajouter une couche. Parce que j'ai oublié de parler d'une idée. Seule Adjani dans le film est "en vie". Les autres sont tous morts (intellectuellement parlant).

 

Sam Neill, effectivement, passe son temps à regretter, à rouler des yeux, à se balancer dans son rocking chair en attendant... quoi ? Que rien ne change, que tout redevienne comme avant, mais il ne fait jamais rien pour (à part engager un détective... autre preuve de son incapacité à réagir personnellement).

 

Idem pour le gosse. Jusqu’où est-ce un suicide, ou juste une non-réactivité aux choses. On le met dans un bain... il coule... il ne cherche pas a surnager. Il est lui aussi victime de sa jeune démission.

 

Adjani, par contre, s'auto-mutile pour se prouver qu'elle existe encore. Elle offre son corps, son esprit aux émotions les plus extrêmes dans un seul but... renaître. La scène du couteau électrique est un choc total. Elle se taillade le bras méthodiquement, sous le regard (toujours aussi vide) de Neill qui ne fait évidemment rien pour l'en empêcher. Elle regarde son mari, lui tend le couteau et dans un dernier espoir pour le ramener à la vie lui demande de faire la même chose. "Tu verras ça ne fait pas mal"... Ben non ça ne fait pas mal de vivre, c'est parfois difficile, parfois intolérable mais c'est ça la vie.... Neill n'aspirant qu'à la routine... aux émotions mortes.

 

Mais la vraie force du film c'est de placer Neill en pseudo-héro, celui vers qui le spectateur va s'identifier. Ce qui permet d'éviter au spectateur de réfléchir sur la raison de la passivité du personnage. On se met à sa place face à une femme qu'il ne comprend plus, qui s'enfuie sans raison apparente, on fini par le prendre en pitié et amené à se demander "Mais qu'est ce qu'il peut bien faire ?" Ben oui dilemme. D'ou le malaise encore plus grand lorsque tombe la sentence finale. C'est elle qui est libre et lui qui est mort.

 

"Aides toi le ciel t'aidera"

 

Quand je parle de son enfant, je parle du gamin qu'elle a eu avec Neill. Elle le sacrifie par un rejet total (il représente ce qu'elle cherche à fuir, sa relation avec Neill). Le laissant aux mains d'une institutrice qui est son double, qui représente ce qu'elle était peut-être avant... (d'ou le rapprochement amoureux entre l'instit et Neill). Scénaristiquement c'est très fort je trouve car (en mettant en parallèle ce que je disais sur le pseudo-héro) à partir de là, son personnage nous apparaît inhumain, alors qu'elle est la seule a encore vibrer d'une étincelle d'humanité.

 

Quant au métro, au delà de l'accouchement (on ne voit absolument aucune forme sortir d'elle), elle est surtout en train de se vider. Elle se vide de substances immondes, de liquides corporels noirâtres, elle se nettoie de l'intérieur. Ses hurlements, ses convulsions, son hystérie ramènent en fait la scène plus à un exorcisme qu'à un accouchement. D'ailleurs, après cette scène, elle est totalement (ou définitivement en fait) transformée, l'hystérie cède à la conscience d'une femme qui maintenant "sait" ce qu'elle est, une femme déterminée à s'extraire du calvaire.

 

 

Je hais ce film.

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  • 3 months later...
  • 4 months later...

 

Ma grosse claque de Gerardmer

J'ai pris le film en pleine face et j'ai été happé du début à la fin, une maestria visuel hallucinante telle cette camera qui vole littéralement et m'a rappelé des plan similaire dans Street Trash ou Schizophrenia (ou ce coté plan aérien est très prononcé)

 

Adjani est hallucinante, je l'imaginais pas se donner autant dans son rôle, je ne m'en remets toujours pas.

 

Et la musique de Korzynski a fini d'emporter mon adhésion.

 

Faut clairement que je revois le film, mais la a chaud je le place direct dans mon virtuel top 10 ever !

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