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Vers l'univers de la télé monopolisée


El rectificador

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Source libération.fr

 

Télévision. Offres de chaînes et d'abonnements, foot, cinéma... Que va changer ce rachat?

Le risque du monopole absolu

 

par Raphaël GARRIGOS et Isabelle ROBERTS

QUOTIDIEN : samedi 17 décembre 2005

 

Canal + et TF1 se frottent les mains, la Bourse fait flamber les titres, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sauf que non : le rachat de TPS par Canal + soulève nombre d'interrogations voire d'inquiétudes. Quoi qu'il arrive ­ fusion des deux bouquets en un seul ou pas ­, ne va plus rester qu'un seul acteur de la télé payante, Canal +, et avec lui le risque d'un monopole absolu.

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Le prix des abonnements va-t-il augmenter ?

 

Deux bouquets, c'était tout bénef. «Trois mois gratuits», «décodeur, parabole et installation offerts», prix plancher ­ 11 euros pour le premier forfait de TPS ­, la guerre sans pitié des rivaux a permis au téléspectateur de passer au satellite pour pas trop cher. Canal + aurait donc beau jeu d'augmenter ses tarifs, maintenant que le consommateur ne peut plus faire jouer la concurrence. Selon le cabinet d'experts de l'audiovisuel NPA, Canal + pourrait économiser 123 millions d'euros par an en rognant sur le «coût d'acquisition des abonnés», c'est-à-dire la pub et les promotions diverses. Que le cochon de téléspectateur-payeur se rassure. Comme cela a a été le cas lors de précédents rapprochements de bouquets satellite en Europe, les autorités de la concurrence vont sans aucun doute imposer au nouvel ensemble d'y aller mollo sur les prix. Du moins, dans un premier temps.

 

Des chaînes vont-elles mourir ?

 

Dans leur lutte acharnée pour se marquer à la culotte, TPS et CanalSat ont lancé tout un paquet de chaînes identiques ou presque. Résultat : Canal + va se retrouver avec de nombreux doublons. Sur les deux bouquets, on compte ainsi actuellement 15 chaînes de cinéma déclinées sur les mêmes thèmes : TPS Cinextreme et Ciné Frisson (CanalSat) sont toutes deux sur le registre du cinéma d'action, TPS Cinétoile et Ciné Classic, sur le bon vieux film en noir et blanc. Comment va donc se faire le choix entre les unes et les autres ? De la même façon, le nouveau CanalSat va-t-il conserver simultanément toutes les chaînes de séries ­ Jimmy, 13e Rue, TF6, Série Club ­ ? Et le dilemme se représentera sur de nombreux thèmes : le sport, la musique, les chaînes enfants (une vingtaine au total !), la météo, voire l'info (TF1 a LCI et Canal +, i-télé). Selon nos informations, dans le deal signé vendredi, TF1 s'est assuré que les chaînes dont elle est l'actionnaire majoritaire ­ LCI, Eurosport, etc. ­ ne seront pas sacrifiées. S'il est évident que des économies seront réalisées, le nombre de chaînes pourrait en fait ne pas décliner. Selon certains, l'offre pourrait même augmenter, avec la création de nouvelles chaînes sur de nouveaux thèmes plus précis, à la place des doublons.

 

Le cinéma va-t-il en souffrir ?

 

Bénéficiant lui aussi de la concurrence entre TPS et CanalSat, le milieu du cinéma craint qu'un «guichet unique» TPS/Canal + soit moins généreux que ne le sont actuellement les deux rivaux. En 2004, le dernier, grand argentier du cinéma français, a contribué au montage de 124 films tandis que son concurrent finançait 46 productions. Pourtant, le cinéma peut se rassurer. Sa bonne santé dépend de celle des diffuseurs : Canal + doit investir 20 % de son chiffre d'affaires annuel dans le cinéma ­ dont 9 % dans des films français. Plus que TPS. Dans le nouvel ensemble, tout le monde va être mis au régime Canal. La société civile des Auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP) juge tout de même «nécessaire» que soient confortées «les obligations du (ou des) opérateurs de télévision payante».

 

Le foot a-t-il tué sa poule aux oeufs d'or ?

 

Après le formidable hold-up réalisé il y a un an, la Ligue de football professionnel (LFP) doit aujourd'hui se sentir un peu seule dans son short. En décembre 2004, profitant de la concurrence entre TPS et Canal +, la LFP avait réussi à faire monter les enchères des droits télé de la L1 jusqu'à la somme faramineuse de 600 millions par an allongée par Canal +. Une véritable manne pour les clubs de foot mais peut-être bien la dernière : lors du prochain appel d'offres, ce sera à ce dernier de s'essayer à faire baisser les prix. Avec ce risque pour les clubs ­ qui tirent 40 % à 75 % de leurs revenus de la télé ­ de fermer boutique. Pour la LFP, une solution pourrait être, ainsi que le préconisait Michèle Cotta dans un rapport commandé par la ligue, de créer sa propre chaîne et de la proposer ensuite, moyennant un gros chèque, au nouvel ensemble. Autre piste : trouver un appel d'air sonnant et trébuchant du côté de la télé sur téléphone portable. La LFP lance d'ailleurs ce samedi un appel d'offres pour ces droits mais on est bien loin des 600 millions d'euros : quelques dizaines de milliers d'euros, tout au plus. La surprise pourrait venir des opérateurs de télé par ADSL. L'an dernier, France Télécom avait montré le museau en se portant candidat à l'achat du paiement à la séance. Depuis, Belgacom s'est offert, au nez et à la barbe des télés, les droits télé du foot belge pour 36 millions d'euros afin de fournir son offre de télé par ADSL.

Le satellite vaut-il encore le coup ?

 

Alors que justement les opérateurs de télé par ADSL offrant simultanément télé, téléphone, Internet voire téléphonie mobile (on appelle ça le «quadruple play») se mettent à pulluler, la simple télé par satellite a-t-elle encore un avenir ? C'est un des enjeux du rachat de TPS. A priori ADSL et satellite sont sur des marchés différents, car l'ADSL est avant tout destiné aux villes tandis que le satellite couvre surtout la campagne et les zones pavillonnaires. Mais voilà que le satellite se met à rêver de haute définition, alors qu'elle est compliquée à mettre en place sur l'ADSL. Et puis, voilà que le satellite promet de se mettre à l'Internet haut débit. Bref, de nouveaux bastons en perspective.

 

 

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais putain tout ca fait peur...à la fois pour nos porte-feuilles et pour notre culture...

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Ben en général....le monopole entraîne souvent une simplification de la démarche financière artistique..., les petites chaînes faisant doublons vont sûrement s'arrêter, donc moins de films, moins d'émissions et surtout si ils ne s'en donnent pas les moyens intellectuels, canal peut se laisser à la facilité (attention je ne parle pas de la chaîne qui est déjà bien nulle) mais pour le reste de ses activités.

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C'est sur qu'on va les regretter les 25 chaînes pour les chiards et les 32 chaînes de musique de merde ....

 

Pour les chaînes de ciné faut voir, quand on voit qu'on retrouvait les mêmes films sur TPS et sur Canalsat à quelques semaines d'intervalle ...

Moins de chaînes thématiques mais avec plus de budget, ce sera peut-être un mal pour un bien.

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moi ce qui me fait peur c'est pour des chaines comme FX et POLAR qui appartiennent à un groupe indépendant de Canal et TF1

 

là où je me marre c'est que les dirigeants de Tps (donc Tf1) disaient au moment de l'attribution des droits du foot qu'avec l'argent économisé, il allaient créé de nouvelles chaines. Dans le cul Lelay

 

sinon outre le foot (mais là vu le spectacle proposé par la ligue 1, c'est pas grave), ce sont les personnes travaillant pour leur compte et qui proposent des films à ces chaines, qui risquent d'en baaver. Déjà que les films étaient pas achetés chers, alors maintenant ...

Bien qu'il faudra toujours un programme "riche" pour garder les abonnés.

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