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Cycle Anarchie & Cinéma


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Messages recommandés

ANARCHIE ET CINÉMA

Paris - Mars-Avril-Mai 2010.

 

Programmations du 12 mars au 7 mai 2010

 

1. Cinémathèque Française

2. Institut National d'Histoire de l'Art

3. Forum des Images

4. Femis

5. Librairie Ciné-Reflet

6. Université populaire de Saint-Denis

 

 

 

1. CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE

ANARCHIE ET CINÉMA : CARTE BLANCHE À JEAN-PIERRE BASTID

 

Le 7ème art et l’anarchie font décidément mauvais ménage, mais tant qu’il y a de la révolte, il y a de la vie. Dans le meilleur des cas, espérons que le cinématographe, comme toute écriture, devienne de plus en plus subversif.

Jean-Pierre Bastid, 4 janvier 2010.

 

La rage au bout de la caméra – par Jean-Pierre Bouyxou

Romancier, scénariste, réalisateur, à ses débuts assistant de Nicholas Ray, Jean-Pierre Bastid à lui seul résume et symbolise deux tendances du cinéma que les doctrinaux de tous bords s’obstinent à opposer, mais dont on ne répètera jamais assez qu’elles participent, à parts égales et parfaitement complémentaires, au même combat contre l’académisme, les conventions et la frilosité : le cinéma que l’on peut qualifier de politique ou d’expérimental, au sens large, et celui que critiques et historiens rangent sous l’étiquette fourre-tout de « populaire ». Autrement dit, le cinéma de recherche et le cinéma de genre, l’un et l’autre dans leurs formes les plus radicales (d’un côté, la quasi-abstraction et l‘épure ; de l’autre, l’érotisme et la violence). Quoi de commun entre les œuvres de Lajournade, de Baratier, de Kyrou, d’Enard, de Lapoujade, d’Ivens, de Glissant ou de Bonan, pour ne citer que des cinéastes que Bastid ne se contente pas d’admirer et d’aimer, mais avec lesquels il a également tissé des liens de profonde amitié ? Rien, si ce n’est l’essentiel : la prédominance de l’esprit de révolte, la haine des institutions, la férocité antifasciste, le goût de la dérision. Des qualités qui se rejoignent et se fondent dans les films qu’il a lui-même réalisés, y compris ceux qu’il a signés de pseudonymes parce qu’il s’agissait a priori de travaux de commande, dont il a feint de respecter les contraintes pour mieux les piétiner. Le cinéma de Jean-Pierre Bastid a la même succulence que ses nombreux livres. Celle de la liberté.

 

Les séances auront lieu en présence de Jean-Pierre Bastid, accompagné de Jean-Pierre Bouyxou

 

Vendredi 12 mars 19h30 : Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Ado Kyrou. Jacques Baratier

 

En présence de Diane Baratier

 

La Déroute

de Ado Kyrou/France/1957/16’/16mm

Morgue plaine.Patronné par Georges Franju, cette satire de Waterloo, sur le texte de Victor Hugo revisité par la voix de Jean Servais, autopsie « la morne plaine », en dénonçant l’exploitation mercantile de la débandade de l’armée napoléonienne. » (JPBd)

 

La Poupée

de Jacques Baratier/France/1962/95’/35mm

Un autre monde, un Mexique. Navigateur du surréel, Baratier a vogué au milieu de tous les courants, pêchant à la rencontre de quoi faire son miel. L’argument du film tient en peu de mots :

— un état imaginaire d'Amérique du Sud, un dictateur odieux, forcément ;

— un magister créant une poupée vivante à l'image de la femme d'un des meneurs de la révolution ;

— la poupée criant à la cantonade : « N’attendez pas la liberté ! Prenez-la ! » ;

— l’écrasement de l’insurrection ;

— la disparition de la poupée qui a entraîné le peuple à sa perte.

Les scènes de révolution, organisées avec la complicité d’un autre poète, Kateb Yacine, furent filmées avec des Algériens de Nanterre. On y entend pour la première fois l’hymne de ce peuple en révolte. En prise avec l’époque, le film est sans cesse en décalage : elle est cocasse, insolite et insolente, cette histoire de pasionaria qui vole le trône d'un dictateur dont elle est le sosie, et il a fallu un sacré toupet pour confier son rôle à un transsexuel qui enflamme un charivari de balivernes et coque-cigrues, univers rythmé par les quatrains d’un Dufilho travesti en nourrice péruvienne.

Les Cahiers du Cinéma boudèrent ce maelström et maquillèrent leur conservatisme de sourires de mépris tandis que King Vidor, un des cinéastes qu’ils révéraient, écrivit à Jacques Baratier une lettre admirative : « On a mis du temps à reconnaître Picasso et Stravinsky. Ce pourrait être le cas, Monsieur, pour votre film. » L’élégante revue sur papier glacé était du côté de l’ordre ; en guerre contre sa rivale, Positif, elle était restée sourde au massacre du 17 octobre 1961. D’ailleurs, ses rédacteurs, déjà vieux jeunes gens, auraient-ils daigné savoir que deux centaines d'Algériens avaient été jetés dans la Seine par les forces de l'ordre du préfet Papon ?

« Chaque poète se taille un langage dans le langage comme s'il découpait un étendard dans le parquet de l'univers, un tapis volant, un autre monde, un Mexique, un lexique. Mais c'est l'ensemble du langage ainsi, qu'il pervertit, déroute, exalte et restitue », a écrit Audiberti avec qui Baratier conçue LA POUPÉE. (JPBd)

 

 

Vendredi 12 mars 21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Philippe Durand, Alain Cavalier

 

Secteur postal 89098

de Philippe Durand/France/1959/26’/16mm

Balade entre l’amour et la mort. La guerre d'Algérie a longtemps été une guerre sans nom. Rappelé en Algérie, Philippe a été blessé gravement. Rapatrié en France et hospitalisé pendant plus d'un an, il a tourné ce film en 4 week-ends avec une bande d'amis, au plus fort du « maintien de l'ordre ». Sourds à la violence des affrontements du plus âpre des conflits de décolonisation, Les Cahiers, refusant de se positionner en termes éthiques et politiques pour rester dans le strict domaine de l’esthétique et de la « politique des auteurs » ne pouvaient qu’ignorer un tel film.

Dans « Le cinéma marginal et la guerre d’Algérie », Positif, n° 46, juin 1962, pp. 15-18, Raymond Borde a tracé les limites du cinéma par rapport à l’écrit dans le combat. Interdit par la censure, SECTEUR POSTAL 89098 a été projeté sous le manteau dans des ciné-clubs politisés. (JPBd)

 

Le Combat dans l’île

de Alain Cavalier/France/1962/104’/35mm

Produit par Louis Malle

Avec Jean-Louis Trintignant, Romy Schneider, Maurice Garrel, Henri Serre

Nada. « On ne fait pas une guerre coloniale sans en mourir, sans en être complètement pourri » a dit Alain Cavalier. Avant L’INSOUMIS qui met en question de la guerre d'Algérie et plus tard LIBERA ME (1993) film sans dialogues qui aura pour thème l'oppression et la torture, LE COMBAT DANS L’ÎLE se veut le portrait d'un fasciste.

Sauver l'Occident de la décadence est l'objectif que s'est fixé un groupe extrémiste dirigé par Serge, militant pur et dur. Jean-Louis Trintignant campe un fasciste encore plus menaçant que dans LE CONFORMISTE de Bertolucci. Sous la férule de Serge, Clément, garçon agressif et secret commet un attentat au bazooka contre un député de gauche. LE COMBAT DANS L’ÎLE montre une actualité absente dans le cinéma de l’époque. Avec sa facture austère, le premier film de Cavalier est pour moi l’œuvre la plus fascinante de la Nouvelle Vague.

Les dvd sont introuvables : atypique et rigoureux, d’une beauté tragique, le film subit un échec commercial. Il en fut de même en 1964 pour L’INSOUMIS. (JPBd)

 

 

Vendredi 26 mars 19h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Ado Kyrou, Willy Braque, Jean-Pierre Bastid

 

La chevelure

de Ado Kyrou/France/1961/19’/16mm

avec Michel Piccoli

Surréalisme et cinéma. Inspiré d’une nouvelle de Maupassant, le film d’Ado Kyrou nous plonge dans une atmosphère étrange et envoûtante. Un homme achète lors d'une promenade un meuble qui va bientôt le charmer étrangement. Il y trouve, dissimulée, la chevelure d'une femme qui le fascine au-dessus de tout. Il imagine celle qui la portait et tombe amoureux de cette création de son esprit, jusqu'à la folie.

 

Amnésie 25

de Willy Braque/France/1967/10’/35mm

 

Chute libre

de Willy Braque/France/1969/10’/35mm

 

Massacre pour une orgie

de Jean-Pierre Bastid (sous le nom de Jean-Loup Grosdard)/Luxembourg/1966/60’/35mm

Avec Willy Braque, Jean-Piere Pontier, José Diaz, Joël Barbouth, Syd Phyllo, Florence Giorgetti, Nicole Karen, Christa Nelli, Dany Jacquet,Valentine Pratz, Maria Minh, Jean Tissier, Pierre Cabanne, Moshe Kramlow (Gilbert Wolmark).

Que la fête commence ! Mon premier long-métrage, intitulé successivement MASSACRE POUR UNE ORGIE et ORGIE POUR UN MASSACRE, interdit en 1966 par la censure française, pour violence et incitation à la débauche et le négatif saisi au laboratoire. Pour saluer Jean-Luc Godard le seul cinéaste de la Nouvelle Vague qui m’émerveillait, j’avais pris le pseudonyme de Jean-Loup Grosdard.

Un distributeur américain (Bob Cresse) ayant acheté un duplicata du négatif avant que la censure ne commît son forfait, il subsiste de ce film une version en langue anglaise. Il a en retiré des passages jugés odieusement outrageux et, pour compléter le massacre, ajouté des dialogues de son cru. Il a agi de même façon avec le film qui a suivi. (JPBd)

 

 

Vendredi 26 mars 21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Les combats

 

Indonesia calling

de Joris Ivens/Australie/1946/23’/35mm

Radicalité et cinéma. Le cinéma pourrait-il être une arme capable de changer le monde ? En 1944, le gouvernement Hollandais demande à Joris Ivens de filmer la libération de l'Indonésie. Débarqué à Brisbane, dans un monde colonial clos, il se réfugie à Sydney où il attend son départ pour l'Indonésie. De sa chambre sur le port, il repère les navires hollandais chargés d'armes, prêts là appareiller pour Java. Quand leurs équipages indonésiens se mettent en grève, ils sont bientôt rejoints par les autres, australiens, malais ou chinois. Ivens saisit immédiatement la portée de ce mouvement de protestation devenu international et braque sa caméra… « Les événements qui se produisaient étaient aussi impérieux qu'une bataille, et nous devions nous trouver sur le front, caméra au poing », dira-t-il par la suite.

Au fil des mois, il lui apparaît clairement que le gouvernement Hollandais n'a aucunement l'intention de faire de l'Indonésie un pays indépendant. En octobre 1945, Ivens démissionne à grand fracas. (JPBd)

 

La société est une fleur carnivore

Réalisé par un collectif de professionnels animé par Guy Chalon/France/1968/30'/16mm

Commentaire de Claude Roy dit par Jean-Louis Trintignant

Le parfum de l’époque. « Ce film dénonce la répression policière qui a eu lieu au Quartier latin à partir du 10 mai 1968 et le rôle joué par l'Etat durant cette période. Les réalisateurs donnent la parole aux témoins et aux victimes de ces brutalités. » (Le collectif)

Tourné, développé et monté en trois semaines, LA SOCIÉTÉ EST UNE FLEUR CARNIVORE sera projeté pendant les événements mêmes. (JPBd)

 

Nestor Makhno, paysan d'Ukraine

de Hélène Chatelain/France/1996/52’/Video

Qui ne connaît Nestor Makhno l’anarchiste qui initia en Ukraine l’une des premières communes. Il partageait certaines aspirations communistes, mais son charisme local, son refus de la violence et des nouvelles directives font ombrage au pouvoir qui commence à s’installer. Lénine tente une médiation pour le ramener dans le giron bolchévique, mais Makhno résiste. La légende construite par la propagande d’état en fait un anarchiste-bandit-antisémite et un contre-révolutionnaire. Pour les gens de Gouliaïpolié, il défend au contraire les pauvres et la liberté, et les journaux makhnovistes montre qu’il a aussi défendu les Juifs… « Prolétaires du monde entier, allez au fond de votre âme et là seulement vous trouverez la vérité. » Hélène Châtelain a reconstitué sa vie à partir de ses écrits, de films de propagande soviétique, de réactions d’ouvriers aujourd’hui et de la mémoire qu’il a laissée dans le cœur des siens à Gouliaïpolié. (JPBd)

 

 

Vendredi 09 avril 19h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Brebis, Bartleby, enfants d’Attila

 

Les Brebis enragées

de Jean-Pierre Bastid/France/1967/10’/16mm (sous réserve)

« La relation n’a plus de raison d’être ». Une relation fusionnelle entre deux pensionnaires d’une clinique psychiatrique. Les deux jeunes femmes s’évadent de la maison de santé et font du stop. L’automobiliste qui s’arrête pour propre malheur est pris dans la folie meurtrière de ses passagères qui se réfugient ensuite dans une maison isolée jusqu’à ce que l’une des protagonistes décide que se termine leur belle histoire inventée — allez savoir par qui ? (JPBd)

 

Bartleby

de Jean-Pierre Bastid/France/1972/20’/35mm

Avec Jean-Pierre Lajournade

Bartleby, libre adaptation de la nouvelle de Herman Melville, est un film noir & blanc en 35 mm tourné avec des amis et deux fois le métrage de pellicule. Ce format et les moyens ont été choisis en des circonstance particulière. La guerre d’Algérie n’était pas loin derrière nous et je travaillais sur le scénario de l’Attentat où je voulais autopsier l'affaire Ben Barka —façon de traiter de la guerre d’Algérie et de ses séquelles. Je cherchais des producteurs et c’est pour donner des gages à l’un d’eux qui s’intéressait à ma façon de tourner que j’ai réalisé un film en trois jours avec deux fois le métrage nécessaire. Mais cela n’était que la partie consciente de mon projet. J’avais un engouement immodéré pour l’œuvre d’Herman Melville et particulièrement pour Bartleby. Pourtant son éloge de la résistance passive, si admirable qu’il fût, m’incommodait par sa noblesse de ton, j’ai tâché d’y remédier. (JPBd)

 

Les petits enfants d’Attila

de Jean-Pierre Bastid/France/1967/80’/35mm

Avec Fedor Atkine, Diane Kurys

On aperçoit fugitivement Jean-Patrick Manchette dans ce film où je l’avais invité à figurer dans la panoplie des employés serviles. Il avait déjà de hautes visées mais n’avait pas entamé son ascension. On en était à l’écriture d’un scénario dont je souhaitais qu’il s’inscrive moins comme un film de série B à l’américaine que comme un objet dans la ligne de Ice, le film américain ultra gauche que Robert Kramer a tourné dans le New-Jersey. Mes discussions avec le producteur de Bartelby n’ont pas abouti et, sans m’en avertir, Manchette en a profité pour éditer l’Affaire N’Gustro sous son seul nom.

Il avait une approche à la fois naturaliste et hollywoodienne du cinéma. Mais Bartleby l’a bluffé. Nous ne cessions de parler des Straub et de leur film Non Réconciliés, nous interrogeant sur la possibilité de refaire de l’art, notamment du cinéma critique. J.-P. Manchette s’en était approché quand il a donné un coup de main à un ami Robert Lapoujade qui bricolait son Socrate au jour le jour dans sa retraite de Seine-et-Marne. Le sujet était la crise du « maître à penser ». Ils ne se sont pas entendus. À son retour Jean-Patrick ne cessait de cracher sur le film et son auteur, au motif suffisant que Lapoujade était ami de Sartre. Le bougre n’a jamais été avare de mépris ! En fait, je l’ai compris après, il s’était pris les pieds dans le tapis. Robert avait été assez vigilant pour contrer les tentatives de putsch de son aide qui ne lui avait pas pardonné.

Mais mon ardent collègue est revenu de guerre avec Mésaventures et décomposition de la Compagnie de la Danse de mort et nous avons projeté d’en faire un film. J’ai fait en vain le tour des producteurs qui pouvaient s’intéresser à cette entreprise. Jusqu’à ce que le scénario obtienne l’avance sur recette et que Véra Belmont offre « charitablement » sa maison de production pour nous héberger. Mon jeune ami prit son élan pour engrener sa carrière et se désintéressa complètement du projet. Après avoir croqué sa part du gâteau, il voyait les difficultés à venir et estimait avoir d’autres lièvres à courir. Après leur avoir procuré un appart dans son immeuble, notre productrice était devenue l’amie des Manchette. Elle s’occupa de Jean-Patrick et lui mit le pied à l’étrier. Il avait choisi son camp, laissant à notre taulière les coudées franches pour bousiller la sortie du film.

Tourné en mars-avril 71, 1es Petits enfants d’Attila, réalisé sur pellicule kodak 16 mm, gonflé en 35 mm, propose une vision grotesque de la France de ces années-là. C’était une sorte de pantalonnade politique qui avait pour but de déconstruire, avec le cinéma, l’illusion du cinéma. En précisant que si on faisait du cinéma critique, il s’agissait de le faire doctement mais joyeusement. Si mon film n’a pas été à la hauteur de ses ambitions, c’est peut-être aussi bien : la décomposition du scénario, de sa mise en forme et du produit filmique lui-même était inscrite dans le projet.

Vous jugerez sur pièce.

La guerre d’Algérie et les affrontement de 68 n’étaient pas si loin, mais les années militantes s’éloignaient. Après un séjour à Cuba, notre Michèle Firk avait rejoint les maquis sud-américains. Assiégée dans une maison de Guatemala City par la police politique, elle se brûla la cervelle pour ne pas risquer de parler sour la torture. Dans ces années-là, les meilleurs d’entre nous avaient laissé leur peau. Quant aux autres, nous nous consumions dans tant d'aventures inachevées, de projets avortés ! Nous avions cru naître pour transformer éternel¬lement le monde et la vie se chargeait de montrer à quel point c'était nous qui étions trans¬formés et détruits.

Cédant à la dictature de la marchandise, certains ne résistèrent au plaisir d’être appointés par elle. Sans être résignés, nous ne sentions impuissants. Pourtant il y en avait d’autres aussi qui en Amérique latine, en Italie, en Allemagne, en France, n’avaient pas déposé les armes… Les Petits enfant d’Attila témoignent de l’impossibilité de se comporter d'une façon révolution¬naire en campant dans la sphère culturelle.

La guerre est ailleurs, féroce comme toutes les guerres. (JPBd)

 

 

Vendredi 09 avril 21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Jean-Pierre Lajournade

 

Cinéma, Cinéma

de Jean-Pierre Lajournade/France/1969/14’/16mm

avec Jean-Pierre Lajournade, Fiammetta Ortega, Tobias Engel

Y a-t-il un cinéaste dans la salle ?CINÉMA, CINÉMA qui donne à voir et à entendre les déboires d'un metteur en scène aux prises avec le conformisme du public et les exigences des révolutionnaires propose une une question radicale : y aurait-il encore des innocents pour estimer que le cinéma est une arme capable de changer le monde ? Ce moyen d’agit-prop à la traîne des luttes sociales devient naturellement, quand la révolution s’installe, un art de propagande au service du nouveau pouvoir. (JPBd)

 

Le Joueur de quilles

de Jean-Pierre Lajournade/France/1968/90’/35mm

Avec Hugues Autexier, Fiammetta Ortega, Jean-Pierre Lajournade

« Aucune chance de voir jaillir, sur les rares écrans occupés par Jean-Pierre Lajournade, du sang ou du sperme, ni d’assister à un spectacle (en opposition à la revendication que scande un groupe réuni sur le plateau de Cinéma Cinéma, qu’il a réalisé en 68). Et pas question non plus de donner à la révolte une dimension spectaculaire. C’est à rendre intenable la position de spectateur, comme celle de cinéaste, que le cinéma de Lajournade vise fondamentalement. Il s’agit de faire du cinéma de telle façon que le cinéma puisse s’arrêter à nouveau, dans le suspens d’une révolution possible. Rendre le cinéma impossible c’est contribuer à rendre possible la réalisation de l’impossible dans la vie. C’est là peut-être, l’actualité la plus vive de Mai 68 au cinéma, aujourd’hui et demain. » (Gérard Leblanc)

Jean-Pierre Bouyxou définit bien film ce radical, à la fois une cinglante remise en question du cinéma, féroce brûlot contre la sclérose idéologique, modèle de science-fiction totale. Avec ce chef d’œuvre inclassable et rebelle, Lajournade s’est affirmé un des cinéastes les plus remarquables de sa génération. (JPBd)

 

 

Vendredi 23 avril 19h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Le parfum de l’époque

 

En présence de Martine Boyer, Jean-Denis Bonan, Jacques Richard

 

Tristesse des anthropophages

de Jean-Denis Bonan/France/1966/23’30’’/35mm (projeté en vidéo)

Produit par Jean Rollin

Je m’en voudrais de déflorer le pitch (oh ! l’horrible mot dont sont si friands les abjects script doctors au service de la machine à décerveler) de ce film hors norme et vous laisse le plaisir de le découvrir. (JPBd)

Un monde de merde et de mort évoqué par l'adolescent très retardé que j'étais à cette époque. Ce film a été interdit à tout public et à l'exportation par le Comité de censure qui siégeait alors au CNC. (Jean-Denis Bonan)

 

La Femme-Bourreau

de Jean-Denis Bonan/France/1969/73’/16mm (extrait projeté en vidéo, sous réserves)

L'histoire d'un maudit dans une fiction faussement policière. il était une fois la souffrance... Ce film inédit n'a pas d'existence légale. (Jean-Denis Bonan)

 

Droit d’asile

de Jean-Pierre Lajournade/France/1969/14’/16mm

avec Tobias Engel

Tobias a trouvé un asile précaire dans une caisse au milieu des poulets qu'il a assommés. Petit à petit, il prend conscience qu'il est mortel.

Cette idée le désespère, l'obsède. Il en meurt. (JPBd)

 

Libre de ne pas l’être

de Jean-Pierre Lajournade/France/1969/11’/16mm

avec Thierry Garrel

Extrait de sa caisse, l'acteur 777 fait l'apprentissage douloureux de la liberté avant de retourner dans le ventre originel. (JPBd)

 

La parole en deux

de Patrice Enard/France/1974/20'/16mm

 

Les Écrans déchirés

de Jacques Richard/France/1976/25’

Avec Michael Lonsdale, Fabrice Lucchini, Agathe Vannier

Que deviennent les acteurs lorsqu'ils sont livrés à eux-mêmes ? Comment déchirer l'écran du cinéma conventionnel ? (JPBd)

 

 

Vendredi 23 avril 21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Les copines, les hallucinations

 

Salut les copines

de Jean-Loup Grosdard (alias Jean-Pierre Bastid) Luxembourg/1966/50’/35mm

Co-sénariste Jean-Patrick Manchette sous le nom de Michelangelo Astruc

Avec José Diaz, Hans Meyer, Dominique Erlanger, Pascale Cori-Deville, Joël Barbouth, Ghislaine Paulou , Valentine Pratz, Hamera, Ernst Mernzer, Jean Mazéas, Jean-Marie Estève

Il s’agit d’une pochade-pochetronnade que j’avais tournée dans la foulée et qui, pour son salut, avait battu d’entrée pavillon luxembourgeois. Deux films livrés pour le prix d’un. Vous êtes condamné à les voir. (JPBd)

 

Hallucinations sadiques

de Jean-Pierre Bastid/France/1969/81’/35mm (extrait projeté en DVD)

Avec Daniel Gélin, Anouk Ferjac, Michel Subor, R.J. Chauffard, Jean-Claude Bercq, Sabine Sun

Les Fleurs du mal. J’avait écrit avec Yves Boisset un film que empruntait provisoirement son titre à Baudelaire. Robert de Nesles devait le produire Yves le réaliser. Le coût du film et son sulfureux contenu ont empêché son financement. Restait mon contrat avec de Nesles pressé de tourner un film pendant le mois d’août pour ne pas perdre une aide du CNC. Michel Martens qui avait une histoire intitulée FÊLURE, hommage à Francis Scott Key Fitzgerald (THE CRACK-UP) cherchait une maison pour passer l’été. De mon côté, j’avais trouvé pour le film le décor qui pouvait nous tenir lieu de vie. Il fut convenu par la production à laquelle s’était adjoint Henry Lange et nous-mêmes que le scénario pouvait et devait s’écrire au fil du tournage, ce qui n’était pas pour nous déplaire. À cela s’ajoutait l’obligation de tourner une version anglaise et un dialoguiste américain, Roy Lisker, rejoignit notre équipe. Trois semaines de préparation, quatre semaines de tournage et c’était parti…

En voici l’argument : la maîtresse de Charles a des hallucinations ; elle croit qu'Anne, la femme de son amant, la guette tous les jours. Or Anne est morte. Personne ne peut croire Clara. Le jour où elle découvre Anne devant sa porte, elle ne dit rien à personne. Mais Clara est retrouvée poignardée. Un inspecteur vicieux sorti de l’école de police du Mont d’Or et des poubelles de mai 68 se fait fort de découvrir l'horrible vérité...

M. de Nesles n’assista à la projection des rushes qu’au bout de deux semaines. Après avoir exprimé son juste courroux, il voulut pimenter l’histoire de quelques élucubrations dues à son génie de producteur. Nous eûmes des mots à propos de la formatation qu’il envisageait. Après lui avoir craché à la gueule, je fus forcé d’abandonner le tournage et l’équipe fut condamnée à continuer car notre monde n’admet généralement que soumission et résignation. Il y eut un procès que par la suite je gagnais mais, comme disait Kipling ceci est une autre histoire. (JPBd)

 

 

Vendredi 07 mai 19h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Gabriel Glissant

 

En présence de Fanny Glissant.

 

La machette et le marteau

de Gabriel Glissant/Guadeloupe/1975/70’/16mm

Ce film sans concession qui a bénéficié d’une énorme écoute à la télévision en a fermé irrémédiablement la porte à son réalisateur. (JPBd)

 

Film surprise

 

 

Vendredi 07 mai 21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Glauber Rocha et Juliet Berto

 

Claro

de Glauber Rocha/Italie/1975/111’/35mm

Produit par Juliet Berto. Avec Juliet Berto, Carmelo Bene, Tony Scott, Luis Waldon

Une vision brésilienne de Rome. Selon les dires de Rocha, CLARO consiste en « une vision brésilienne de Rome ». Ou mieux, un témoignage du colonisé sur la terre du colonisateur : « Je voulais voir clair dans les contradictions de la société capitaliste de notre temps. Par exemple, il me semble très clair le moment dans lequel, à la conclusion du film, les gens pauvres occupent l’écran : le peuple doit occuper l’espace qui lui a été pris pendant des siècles d’oppression. »

Auteur de l’une des œuvres cinématographiques les plus considérables et les plus polémiques du cinéma brésilien, après six ans d’exil en Europe, Glauber Rocha réalise en Italie CLARO, objet inattendu et à l’époque très mal perçu où la fiction se confond avec le documentaire autobiographique. La nostalgie de l’exil distingue CLARO des autres films du réalisateur. Cette nostalgie, matérialisée dans l’interaction de l’image et du son, réinvente le politique. Le Brésil, d’abord l’objet d’un souvenir nostalgique, devient remembrance mélancolique, comme si la distance creusait une perte irréparable et irréversible. La superposition des images fait éclater une écriture ancré aux racines du Cinema Novo, crée un nouveau style renvoyant au théâtre baroque de Carmelo Bene puis, cotoyant le néoréalisme italien, apprivoise la Nouvelle Vague version Godard. Genres, images et langues transitent dans l’espace qui lui-même se métamorphose.

Pour la première fois, le film marque également la présence de Rocha devant la caméra en qualité de personnage et de réalisateur. À la fois sujet du film et narrateur, il traverse incessamment les frontières, comme dans la première séquence du film, alors qu’il donne la réplique à Juliet Berto tout en dirigeant les prises de vue faites par le caméraman. Ce film vit sur la pulsion, emporté dans la transe qui meut l’existence trépidante de son auteur. Dans un témoignage recueilli par l’acteur Patrick Bauchau et filmé en vidéo amateur en avril 1981 à Sintra, au Portugal, quatre mois avant la mort de Rocha, Glauber lui dira :

« Mourir du cœur à cause d’une vie agitée, mais révolutionnaire comme ma vie, ne sera pas très gênant dans un contexte historique. » (JPBd)

 

 

 

2. INSTITUT NATIONAL D'HISTOIRE DE L'ART

 

ANARCHIE ET CINÉMA

HISTOIRES, THÉORIES ET PRATIQUES DES CINÉMAS LIBERTAIRES

 

Journées d’études les 2 et 3 avril 2010

Auditorium de l’Institut National d’Histoire de l’Art

 

Pierre-Joseph Proudhon fut l’un des premiers grands auteurs à formuler le principe d’une rupture avec l’art bourgeois dans son ouvrage Du principe de l’art et de sa destination sociale, publié en 1865. Rupture vue comme une alternance de l’intégration et de la désintégration, qui reste marquée principalement par la phase négative de ce déroulement, condition essentielle d’une renaissance ou d’un renouvellement. Rupture prise aussi dans son sens le plus large, à la fois dans son acception classique comme cassure, et dans son acception picturale comme mélange. Le traité de Proudhon propose de mettre les artistes hors du gouvernement, afin que l’œuvre ne devienne jamais une manifestation d’autorité, une entrave à la libre créativité de l’homme : l’art en effet ne peut se contenter de refléter les choses mais doit aider à leur transformation.

 

Dans le champ du cinéma, la pensée libertaire intervint très tôt et beaucoup plus massivement que les histoires jusqu’à présent ont bien voulu nous l’enseigner. En 1914, Miguel Almereyda, le père de Jean Vigo, écrivit :

 

Le malheur, c’est que la plupart des entreprises cinématographiques sont entre les mains des capitalistes qui le font servir à leurs fins et le transforment en instrument de défense et d’abrutissement. Mais pourquoi ne pas en attendre mieux ? Déjà d’excellentes tentatives de Cinémas du Peuple ont abouti ou sont en passe d’aboutir. Songez à ce que de pareils cinémas peuvent faire entrer dans les consciences et quelles transformations elles peuvent apporter dans les mentalités. Arme à double tranchant, le cinéma – comme la langue d’Esope – peut-être bon ou mauvais. C’est à nous de la prendre et de l’utiliser au service du progrès, de la justice et de la beauté.

 

Les Journées d’études Anarchie et Cinéma – histoires, théories et pratiques des cinémas libertaires – poseront les questions méthodologiques préalables à l’établissement d’une histoire et d’un corpus cinématographique se réclamant de l’anarchie. Elles ouvriront les champs multiples du film à travers le prisme de la pensée libertaire, observant et interrogeant les pratiques de réalisateurs engagés ; les formes spécifiques nées de films revendiquant une action concrète ; les puissances de déplacement, de destruction et de proposition théorique générées par l’esprit libertaire.

 

 

Vendredi 2 avril 2010

 

9h30 Ouverture par Nicole Brenez

(Maître de conférences, Université Paris 1)

 

9h45 – 12h Session 1 :

Méthodes et historiographie :

cinéma dominant, histoires officielles et

histoires du cinéma libertaire

Fourrier : Luce Vigo (Critique)

 

9h45 – 10h 15 Isabelle Marinone

(Historienne du cinéma – enseignante à Paris 3)

« Méthodes pour une histoire des rapports entre cinéma et anarchie »

10h15 – 10h45 Adilson Inácio Mendes

(Docteur de l’Université de São Paulo)

« À l'ombre d'Almereyda (Jean Vigo et Paulo

Emilio Sales Gomes) »

10h45 – 11h25 Louis-George Schwartz

(Professeur, Université d’Athens - Ohio)

« At Sea in the Empire of Misery, Or on the

Percept as Potentiality in Contemporary Anarchist Movies »

 

11h30– 13h Session 2 :

Le Cinéma du Peuple et Armand Guerra

Fourrier : Olivier Hadouchi (Doctorant Paris 1)

 

11h30 – 11h40 Laurent Mannoni

(Directeur scientifique du patrimoine à la

Cinémathèque française)

« Le Cinéma du Peuple, présentation »

11h40 – 12h20 Projection des films

La Commune (22 min)

Les misères de l’aiguille (13 min)

Le vieux docker (5 min)

12h20 – 13h Table ronde avec

Laurent Mannoni, Isabelle Marinone, Luce

Vigo

 

13 h Pause

 

14h – 15h Session 3 :

Histoire de l’anarchie, éducation visuelle

Fourrier : Gabrielle Reiner (Doctorante de Paris 1, cinéaste, programmatrice)

 

14h00-14h30 Proudhon (2009)

Extrait et présentation par les réalisateurs Anne Argouse et Hugues Peyret

14h30 – 15h00 Bernard Baissat (Cinéaste)

« L’anarchie, un virus »

15h00 – 15h30 Hélène Fleckinger

(Doctorante Paris 1, ATER Université Paris-Est)

« Ecoutez Jeanne Humbert et May Picqueray,

femmes et anarchistes. Un diptyque de Bernard Baissat »

 

15h30 – 18h Session 4 :

Anarchie : propositions esthétiques et

puissances théoriques

Fourrier : Ronald Creagh (Civilisationniste,

professeur émérite, Université Paul Valery

Montpellier 3)

 

15h30 – 15h45 Totinouï (2007 – 13 min)

Portrait de Gianni Toti

Projection commentée par le réalisateur Marc

Mercier

15h45 – 16h30 Marc Mercier (Programmateur, critique, vidéaste)

« Gianni Toti et la mathépoéthique »

16h30 – 17h00 Gabriella Trujillo (Doctorante Paris 1)

« Surréalisme et anarchie »

17h00 – 17h30 Antoine Barraud (Cinéaste)

« Anarchie et cinéma japonais »

17h30 – 18h00 Jean-Michel Durafour

(Philosophe, chargé d’enseignement à Lille 3)

« Jean-François Lyotard et l'acinéma : désirs et

pulsions dans le cinéma anarchique »

 

18h Fin de la première journée

 

 

Samedi 3 avril 2010

 

 

9h30 - 12h Session 5 :

Pensée symbolique, cinéma et action

Fourrier : Jean-Marie Tixier

(Maître de conférences, Bordeaux 4)

 

9h30- 10h Erik Buelinckx

(Doctorant, Vrije Universiteit Brussel)

« Mauer. Film préhistorique de Gérard de Lacaze-Duthiers »

10h – 10h30 Grégory Lacroix

(Doctorant, Université de Liège)

« La mouvance provoc’ du cinéma de Belgique

(1963-1975) »

10h30 – 11h Stéphane du Mesnildot

(Enseignant, critique)

« Entretien avec Jean-Pierre Bouyxou : présentation et projection »

11h– 11h30 Mélisande Leventopoulos

(Doctorante, Université Paris ,

et Catherine Roudé (Université Paris 1)

« Les Lascars du LEP (2009-1986) : Trajectoire d’images rebelles à contretemps »

11h30 – 12h Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós (Critiques, programmateurs indépendants, fondateurs de la structure de diffusion le peuple qui manque)

« Mujeres Creando / Zones Autonomes

télévisuelles »

 

12h Pause

 

13h - 16h Session 6 :

Armand Gatti, Hélène Châtelain

Fourrier : Louis George Schwartz

 

13h – 13h30 Olivier Neveux (Maître de

conférences, Université de Strasbourg)

« La dimension Auguste du monde. Gatti et

l'anarchisme »

13h30 – 14h David Faroult

(Maître de conférences Université de Paris Est,

cinéaste)

« Autour du Passage de l'Ebre, film d'Armand Gatti, Allemagne 1969 »

14h – 14h 30 Charlotte Cayeux

(Master cinéma, Université Paris 3)

« Armand Gatti et l' ‘expression multiple’ au cinéma : le cas du Lion, sa cage et ses ailes »

14h30 – 15h François Lecointe

(Historien, Doctorant EHESS)

« Hélène Châtelain »

15h – 15h30 Johanna Cappi

(Doctorante, Université Paris 1)

« La constellation Armand Gatti, du journalisme engagé au documentaire de contre-information (Prix Albert Londres 1954 - 2010) »

 

15h30-17h30 Session 7 :

Initiatives formelles

Fourrier : Hélène Châtelain (cinéaste)

 

15h30 – 16h Yannick Gallepie

(Master Cinéma, Université Lumière Lyon2)

« Les films de fiction produits par la CNT en 1936 : une proposition de traduction esthétique des idéaux Anarchistes »

16h – 16h30 Antoine de Baecque

(Historien, critique, éditeur)

« Peter Watkins et le coup de grâce »

16h30 – 17h Giusy Pisano

(Maître de conférences, Université Lille 3)

« Lina Wertmüller: Film d'amore et d'anarchia (1973) »

17h – 17h30 Federico Rossin

(Critique, programmateur)

« Le travail de Nico Papatakis »

 

17h30 Fin de la seconde journée.

 

 

 

3. FEMIS

 

ATELIER AVEC HÉLÈNE CHÂTELAIN / SOIRÉE AVEC ARMAND GATTI –

1ER ET 2 AVRIL 2010

 

Organisé par l’Atelier Documentaire de la Femis (Arielle Pannetier, Isabelle Marina, François Niney) et La Parole Errante (Jean-Jacques Hocquard)

 

Jeudi 1er avril 2010 – 20 h : Soirée Hélène Châtelain

Projection et rencontre avec Hélène Châtelain

Chant public devant deux chaises électriques (2004) – 137 min

À Los Angeles, en septembre 2001, 40 personnes venues d’horizons les plus divers (communautés noires, chinoises, mexicaines, comédiens, SDF…) ont répété pendant trois mois un texte d’Armand Gatti « Chant public devant deux chaises électriques » qu’ils présentent en septembre, en pleine crise, au centre de Los Angeles, capitale d’Hollywood et des sans abris. Le thème : l’Amérique des années 1920, la terreur blanche, et le procès de deux émigrés italiens - dont il ne reste, et encore si vaguement, qu’une chanson des sixties… : Sacco et Vanzetti. Le film tisse autour de douze d’entre eux, les allers et retours entre les textes prononcés sur le plateau, la réalité de chacun et la découverte d’une Amérique qui aujourd’hui leur semble soudain prophétique : les lois contre les étrangers, la guerre intérieure, la mise en place des services secrets … Et la rencontre avec la pensée de deux émigrés, deux « pauvres », deux anarchistes, deux « terroristes », oubliée, enfouie si loin dans un passé qui semble ne plus exister nulle part et qui, étrangement, leur parle de leur monde d’aujourd’hui et les interroge …

Vendredi 2 avril 2010 – 20 h : Soirée Armand Gatti

Projection et rencontre avec le poète, dramaturge et cinéaste Gatti

Le lion, sa cage et ses ailes (1975)

Série de 8 films, réalisée avec les travailleurs migrants du pays de Montbéliard, à l’époque seconde ville ouvrière de France et lieu d’implantation des usines Peugeot où des milliers de travailleurs immigrés de différentes origines sont venus pour y trouver un emploi suite aux problèmes politiques et économiques de leurs pays respectifs. C’est dans cette ville industrielle que Gatti lance le projet en placardant une affiche à l’attention des ouvriers : « Un film, le vôtre », une invitation à laquelle les ouvriers immigrés répondent avec enthousiasme.

Le premier film constitue un portrait de la ville, la « nébuleuse montbéliarde » (selon la formule de d’Armand Gatti). Les suivants sont organisés par communauté et se répondent en écho les uns aux autres, tout en racontant le quotidien de l’usine, de leur vie, leurs souvenirs. Le dernier film est l’épilogue de l’aventure Montbéliardaise.

Deux films de cet ensemble seront projetés lors de la soirée :

Oncle Salvador : Film espagnol (50 min) : Film réalisé avec une famille composée de dix membres, dont l’Oncle Salvador (Monsieur Ripolles) ancien milicien des brigades de Fer, devenu forain dans la région.

La Difficulté d’être géorgien : Film géorgien (52 min) : Film réalisé avec la communauté géorgienne. La Géorgie, a connu, depuis des siècles, des massacres, des occupations et l’exil de ses habitants dont certains ont émigré à Montbéliard. Imprégnés de leur histoire, les Géorgiens organisent leur journée autour des horaires de l’Usine Peugeot et la visite au cimetière où ils s’entretiennent avec leurs morts.

 

 

4. FORUM DES IMAGES

 

PARIS LIBERTAIRE– 12, 20 ET 30 AVRIL 2010

 

 

Mardi 13 avril

PARIS LIBERTAIRE

 

14h30

L’Agent a le bras long

de Roméo Bosetti

France / fict. 1907 n&b 9min (vidéo)

La tournée d’un sergent de ville doté d’un bras extensible occasionne une course-poursuite aux "effets spéciaux" pour le moins artisanaux.

 

Un honnête homme

de Ado Kyrou

France / fict. 1963 n&b 10min (35mm)

Une complainte d’inspiration surréaliste qui retrace la biographie imaginaire d'un jeune homme ambitieux, à l’aide de cartes postales de la belle époque accompagnées de vers de mirliton.

 

Un drôle de paroissien

de Jean-Pierre Mocky

avec Bourvil, Jean Poiret, Francis Blanche

France / fict. 1963 n&b 1h24 (35mm)

Pour subvenir aux besoins de sa famille menacée de ruine, Georges devient, sur un appel divin, pilleur de troncs d’église. Mais la police veille… Joyeusement provocatrice et anticléricale, une comédie satirique menée sur un rythme enlevé.

 

Mardi 13 avril

PARIS LIBERTAIRE

16h30

Le Soulèvement de la jeunesse Mai 68

de Maurice Lemaître

France / Exp. 1968 coul. 28min (16mm)

Une juxtaposition audacieuse d’images et de sons, mêlant chants lettristes et commentaires d’actualité, composent ce film expérimental sur la révolte de Mai 68.

 

L'An 01

de Jacques Doillon

France / fict. 1972 n&b 1h30 (35mm)

« On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste » : cette fable utopique, écrite par Gébé, imagine les premiers mois d’une révolution douce, remettant en cause pèle mêle le travail, l’armée, le couple, l'école, la propriété... Un film en liberté où souffle encore l'esprit de Mai 68.

 

Mardi 20 avril

PARIS LIBERTAIRE

14h30

Hôtel des invalides

de Georges Franju

France / doc. 1952 n&b 22min (35mm)

Une visite du musée de l'Armée qu’abrite l'Hôtel des Invalides, sur les pas d'un guide aux commentaires savoureux. Un classique du court métrage au propos pacifiste.

 

Ecoutez Jeanne Humbert, femme et néomalthusienne

de Bernard Baissat

France / doc. 1980 coul. 52min (16mm)

Filmée chez elle, rue de Lota, et lors du banquet organisé pour ses 90 ans, la militante anarchiste Jeanne Humbert raconte son éducation libertaire et son engagement auprès d'Eugène Humbert contre les lois natalistes. De nombreux documents d'archives illustrent ses propos.

 

Mardi 20 avril

PARIS LIBERTAIRE

16h30

L'Enfant prisonnier

de Jean-Michel Carré

France / fict. 1976 coul. 24min (16mm)

A travers la journée d'un écolier parisien, Jean-Michel Carré dresse une critique virulente de l’école et de l'enseignement traditionnels, vus comme instruments de l'aliénation de l'individu.

 

Zazie dans le métro

de Louis Malle

avec Philippe Noiret, Catherine Demongeot

France / fict. 1960 coul. 1h35 (35mm)

Zazie débarque à Paris chez son oncle, impatiente de prendre le métro. Mais il est en grève, et la tour Eiffel pas plus que le tombeau de Napoléon, cet enflé avec son chapeau à la con, ne parviennent à satisfaire l’indomptable fillette. Une adaptation au rythme échevelé du roman de Queneau.

 

Mardi 20 avril

PARIS LIBERTAIRE

21h00

Le Peintre néo-impressionniste

de Emile Cohl

France / fict. 1910 muet coul. 7min (vidéo)

Dans son atelier, un peintre montre à un riche acheteur ses dernières œuvres. Les toiles se mettent à s'animer. Un bijou de virtuosité et de fantaisie.

 

Clovis Trouille

de Alain Joguet

France / doc. 1971 coul. 23min (35mm)

En commentant quelques-unes de ses toiles, le peintre Clovis Trouille évoque ses idées anarchistes et anticléricales, et raconte ses relations avec le mouvement surréaliste.

 

Marquis

de Henri Xhonneux

France / fict. 1989 coul. 1h19 (35mm)

En 1789, Marquis, écrivain à tête de chien, embastillé pour dépravation, n'a pour compagnon de cellule que Colin, son sexe parlant, à visage humain, qui rêve d'évasion. Leurs conceptions de l'amour et la liberté s'affrontent. Dédiée au Marquis de Sade, une savoureuse fable philosophique dont le génial Roland Topor a dessiné l’incroyable bestiaire.

 

 

Vendredi 30 avril

Soirée ANARCHISME ET CINEMA

19h30

Présentation du film par Isabelle Marinone, historienne du cinéma,

enseignante à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, auteur d’une thèse intitulée « Anarchisme et cinéma en France » à l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne.

 

La Cecilia

de Jean-Louis Comolli

Fr.-It. / fic. vostf 1976 coul. 1h45 (35mm)

« La Cécilia : à la fin du XIXe siècle, des anarchistes italiens, dix hommes, une femme, libertaires, collectivistes, émigrent au Brésil pour y fonder une communauté sans chef, sans hiérarchie, sans patron, sans police, mais pas sans conflit, ni passion. Cette utopie d’hier convoque quelques-unes des questions brûlantes d’aujourd’hui : celle d’une organisation non répressive, celle de la circulation du savoir et du pouvoir, celle de la libération des femmes et de la lutte contre l’appareil familial. Les seuls rêves intéressants sont ceux qui mettent en crise le vieux monde et, en celui-là même qui rêve, le vieil homme. L’utilité des utopies se mesure aux résistances qu’elles rencontrent. » (Jean-Louis Comolli)

 

21h15

en présence de Lucio Urtubia (sous réserve)

Lucio (anarchiste, braqueur, faussaire… mais tout d'abord maçon)

d’Aitor Arregi et José Maria Goenaga

avec Lucio Urtubia et Roland DumasEsp. / doc. vostf 2007 coul. 1h33 (35mm)

Deux jeunes réalisateurs basques ont retracé avec brio le parcours incroyable de Lucio, paysan révolté contre le pouvoir franquiste, qui, exilé en France, mena une double vie : maçon le jour, génial faussaire la nuit, fournissant à tous les militants en fuite de l’extrême-gauche européenne faux passeports et travelers chèques falsifiés, permettant non seulement de financer les luttes clandestines mais aussi de déstabiliser des économies capitalistes, colosses aux pieds d’argile. Goya du Meilleur documentaire 2008.

Débat avec le public à l’issue de la projection

 

 

 

5. LIBRAIRIE CINÉ-REFLET

 

SIGNATURE AVEC ISABELLE MARINONE – 3 AVRIL 2010

 

Rencontre autour des ouvrages d’Isabelle Marinone / séance à 19 h 30

 

Cinema e Anarquia : uma historia « obscura » do cinema na França (1895-1935), Rio de Janeiro, Azougue editorial / Cinemateca Brasileira, 2009. (Préface Nicole Brenez)

 

André Sauvage, un cinéaste oublié : De la Traversée du Grépon à la Croisière jaune, Champs visuels, L’Harmattan, 2008. (Préface Nicole Brenez)

 

 

 

6. UNIVERSITÉ POPULAIRE DE SAINT-DENIS

 

CYCLE AVANT-GARDE ET CONTRE-OFFENSIVE – 15, 22 ET 29 MARS 2010

 

 

La Bourse du Travail de la ville de Saint-Denis (93) est située au 9/11 rue Génin. On peut également y entrer par la rue Bobby Sands.

Accès à la Bourse du Travail de St-Denis : Métro ligne 13, RER D, SNCF Transilien, plusieurs bus, tramway

 

 

1. Lundi 15 mars, 19 h : Gérard Courant, en sa présence

 

Montre œil mon œil. 2009. 3 minutes 37 secondes. Mini-DV.

Zanzibar à Saint-Sulpice. 1999. 9 minutes. Super 8 mm.

Compression de 20 Cinématons pour les 20 ans de BREF 1 Les cinéastes. 2009. 8 minutes. Mini-DV.

Désolé II. 2008. 3 minutes. Super 8 mm.

Sortie du port de Marseille en direction des Îles du Frioul. 2007. 2’ 40’’. 16 mm.

Alicudi. 2007. 11 minutes. 16 mm.

L’Impossible retour. 2008. 15 minutes. Mini-DV.

La course des cœurs I. 2008. 3 minutes. Super 8.

Compressions Le Mépris. 2009. 4 minutes. Mini-DV.

Dresde sang et de feu. 2008. 48 minutes. Téléphone portable.

 

 

2. Lundi 22 mars, 19h : Gisèle et Luc Meichler, en leur présence

 

Jeu et sérieux, 2009, 7’

Et autres films à déterminer par les auteurs

 

3. Lundi 29 mars, 19h : Outrage & Rébellion

(à la Maison des associations, 19 rue de la boulangerie, Saint-Denis)

 

En présence de Gautier Dulion, Sebastian Loerscher, Francesca Solari, Lionel Soukaz, Hugo Verlinde, Alexandre Zeff.

 

Sebastian Loerscher et Emmanuel Honoré, designers graphistes / Malte Seddig, musicien, DJ - Générique de OUTRAGE & REBELLION – Allemagne – 2’30’’

Damien Roudeau, dessinateur, Car guerre il y a, 4’40’’ - France

Lionel Soukaz, cinéaste, L'Etat tire dans le tas, 6’16’’ - France

Francesca Solari, cinéaste, Oracolo, 3’ - Suisse

Corinne Thévenon Grandrieux, graphiste, vidéaste, Article 9. Rappel à l'ordre, 3’29’’ - France

Chaab Mahmoud, ouvrier de l’image, Communiqué de presse, 1’ - France

Stéphane Elmadjian, cinéaste, On nous crache tout, 7’ – France

Jean-Paul Noguès, cinéaste, programmateur, À portée de main, 1’30’’ - France

Hamé, rappeur, écrivain, cinéaste, J'habite un laboratoire, 7’ - France

Gautier Dulion, vidéaste, 3X3=09, 2’ – France

Guillaume Massart, vidéaste, critique, Pompéi (nouvelle collection), 4’50 - France

Hugo Verlinde, cinéaste, artiste numérique, Flashback, 3’15’’ - France

Othello Vilgard, cinéaste, Je vous aime, 1’30’’ - France

Jacques Perconte, artiste numérique, Satyagraha, 5’12’’ - France

Alexandre Zeff, acteur, metteur en scène, cinéaste, Voler en éclats, 7’29’’ - France

Marc Hurtado, musicien, performer, cinéaste, Ciel Terre Ciel, 4’44’’ - France

Jérôme Polidor, vidéaste, L'ordre présent, 10’46’’ – France.

 

 

 

 

Adresses des différents lieux :

 

INHA : Auditorium – Galerie Vivienne - 6 rue des Petits Champs – Paris 2ème – M° Palais Royal

Femis : 6 rue Francoeur – Paris 18ème - M° Lamarck-Caulaincourt

Cinémathèque française : 51 rue de Bercy – Paris 12ème – M° Bercy

Forum des Images : 2 rue du cinéma dans le Forum des Halles – Paris 1er – M°

Librairie Ciné-Reflet : 14 rue Monsieur le Prince – Paris 6ème – M° St Michel

Dyoniversité : Bourse du Travail, 9-11 rue Génin – Saint-Denis – M° St-Denis Porte de Paris.

 

Organisation : Nicole Brenez et Isabelle Marinone.

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