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Étrange Festival Lyon 2010


Cyril

Messages recommandés

Avant de vous dévoiler les avants premières de cette 3éme édition de L'étrange Festival Lyon, voici les dernières réjouissances.

 

Soirée carte blanche à Nanarland

 

 

Entre défenseurs d'un cinéma autre, les chemins de ZoneBis et Nanarland devaient un jour se croiser. En leur présence nous découvrirons deux films excentriques en 35mm, des extraits de films improbables et beaucoup d'autres surprises.

 

Ninja Terminator - Godfrey Ho

 

 

Quand la vengeance d’un trafiquant de drogue croise la quête d'un guerrier de l’ombre à la recherche d’une statuette d’invincibilité du temple ninja, Interpol devra s’en mêler pour faire triompher la lumière.

 

Godfrey Ho, l’homme qui a popularisé le copier/coller cinématographique nous offre sa spécialité : deux films pour le prix d’un réunis grâce à un douteux procédé téléphonique. Depuis la présence de Richard Harrisson et Hwang Jang Lee, qui tiennent l’affiche bien que n’ayant jamais tourné ensemble de leur vie, jusqu’aux scènes d’action invraisemblables mâtinées de dialogues rocambolesques, tous les ingrédients sont réunis pour donner un des films de ninja les plus improbables du genre.

 

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Devil Story - Bernard Launois

 

 

Un jeune couple tombe en panne lors d’un voyage en Normandie. Ils vont y subir une terrible malédiction qui les verra croiser le chemin d’un tueur monstrueux, d’une momie, et d’autres envoyés du diable !

 

Tentative maladroite et naïve de concilier poésie fantastique et gore, Devil story est un film autre. Premier et dernier film d’horreur normand, il est sorti en pleine période faste du vidéo-club et du slasher US. S’il se pose comme une tentative d’alternative française au genre, la folie pure et involontaire qui en émane le rapprocherait plutôt du monolithe noir de « 2001 Odyssée de l'Espace », tant on devine que l'humanité n'est pas encore prête à en percer tous les secrets.

 

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Documentaire

 

Marvel 14 : Les super-héros contre la censure - Philippe Roure & Jean Depelley

 

 

Les super-héros Marvel sont apparus en France dans les années 60 avec le magazine Fantask puis dans Strange et Marvel. Ce dernier fut supprimé après 13 numéros et le numéro 14 n’est jamais sorti. Annoncé puis interdit, devenu mythique, un seul exemplaire vaudrait aujourd’hui une fortune, s'agit-il d'un fantasme de collectionneur ou bien d'un magazine réel ?

 

Le documentaire revient sur la frustration de millions de fans attendant en mars 1971 la parution du numéro désiré, censuré selon certains par les ligues de familles chrétiennes et les communistes pour sa violence et son idéologie américaine capitaliste. Mais derrière ce sujet s’en cache un bien plus important : celui de la censure en France au début des années 70 !

 

Un débat sera organisé après la projection en présence des réalisateurs, de Raphaël Colson (Les moutons électriques) et Claude Vistel (éditions Lug).

 

Un extrait est visible en cliquant ici

 

Film d'amour non simulé

 

Les Tringleuses - Alphonse Béni

 

 

Paris. L'inspecteur Dubois (Alphonse Béni) enquête sur des cambriolages de gros billets et de bijoux (et au passage quelques assassinats) effectués par la Bande des Barbus. Il retrouve les malfaiteurs et en abat quelques uns avant de découvrir que l'un d'eux est son frère.

 

Quand polar rime avec boulard, Alphonse Béni signe un film érotico-policier bien monté. L'intrigue, bien que classique, se démarque par ses dialogues décalés et par une théorie familiale digne d'intérêt. Les scènes d'amour, entre quelques courses-poursuites, achèvent de donner du rythme au savoureux "Les mecs, les flics et les putains", mieux connu sous le nom de Les Tringleuses.

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Effectivement, ça donne !

 

Par contre, qu'entendez-vous monsieur par film d'amour non simulé ? Voulez-vous dire qu'on y voit des plans en extrême gros plan de l'organe de monsieur Béni dans des vagins ? Ou voulez-vous dire que les femmes à l'écran éprouvent de réels sentiments d'amour pour lui (genre c'est sa femme et ses amantes) ?

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Pour finir, voici la liste des 8 avants premières qui viennent compléter les films déjà annoncé à la programmation de cette troisième édition de l'étrange Festival Lyon.

 

Ouverture: Enter The Void - Gaspar Noé (Première Française)

 

 

A Tokyo, Oscar, petit dealer, est blessé par balle. Tandis qu'il agonise, son esprit refuse de quitter le monde des vivants et erre alors dans la ville. Passé, présent et futur se mélangent dans un maelstrom hallucinatoire.

 

Troisième long métrage de son réalisateur, Enter The Void repousse les limites des expérimentations visuelles initiées dans Irréversible et transporte le spectateur dans un trip hallucinant bourré de triturations visuelles et numériques. Sur une musique de Thomas Bangalter (Daft Punk), Gaspard Noé nous montre Tokyo comme on ne l’avait jamais vu, et confirme par la même occasion qu’il est le plus doué des réalisateurs de son époque. Enter The Void sera présenté pour la première fois au monde dans sa version totalement finalisée.

 

En présence de Gaspard Noé

 

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Cloture: Mammuth - Gustave Kervern & Benoît Delépine

 

 

Pilardos vient d'avoir 60 ans et travaille depuis l'âge de 16 ans, jamais au chômage, jamais malade. Mais l'heure de la retraite a sonné, et c'est la désillusion : il lui manque des points, certains employeurs ayant oublié de le déclarer ! Il part à la recherche de ses bulletins de salaires mais durant son périple, il retrouve son passé et sa quête de documents administratifs devient bientôt accessoire...

 

Après les hallucinants Aaltra, Avida et Louise-Michel, le nouveau film du duo grolandais Delépine et Kervern réunit un casting surprenant (Depardieu, Moreau, Poelvoorde, Adjani, Lanners …) au service d’un scénario complètement barré. En compétition au dernier festival de Berlin, Mammuth fait un détour par L’étrange Festival Lyon.

 

En présence de Gustave Kervern

 

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Splice - Vincenzo Natali

 

 

Célèbres pour avoir combiné de l’ADN en provenance de différentes espèces animales afin d’en créer de nouvelles, Clive et Elsa, deux jeunes scientifiques, décident d’outrepasser les limites légales et éthiques de leurs expériences en y adjoignant de l’ADN humain … A partir de là tout dérape.

 

Vincenzo Natali revient avec un sujet que n’aurait pas renié un David Cronenberg de la grande époque, celui de la manipulation génétique. Aidé par de formidables SPFX que l’on doit à la prestigieuse société française Buf Compagny, les délires crypto-zoologiques du réalisateur vont au-delà de ce qu’on pouvait imaginer. Le cinéma fantastique possède un bestiaire déjà bien fourni, il devra dorénavant compter avec les concepts ahurissants de Splice.

 

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Accidents Happend - Andrew Lancaster

 

 

La vie des Conway est jalonnée d’accidents qui ne cessent de modifier le cours de leur histoire. Tout commence par la mort par barbecue du voisin qui, par effet de boule de neige, précipitera la famille dans une succession de drames mettant à mal les liens les unissant.

 

Subtil mélange entre Stand By Me et Final Destination, Accidents Happen est un petit bijou méconnu en provenance d’Australie. Andrew Lancaster, le réalisateur, a longtemps œuvré dans la musique pour d’autres films, dont le sympathique Garage Days d’Alex Proyas. Il signe ici un premier film hallucinant de maitrise et d’émotion, d’une mélancolie festive et communicative. On n’avait pas jubilé de cette façon au cinéma depuis Donnie Darko.

 

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Ekko - Anders Morgenthaler

 

 

Un policier divorcé, qui vient de perdre la garde de son fils de six ans, s’enfuit avec lui dans une maison isolée. Cet enlèvement qui cache un acte d’amour désespéré va bouleverser le lieu désert, en apparence si calme et en réalité si dangereux.

 

Anders Morgenthaler avait beaucoup impressionné avec Princesse, un mélange expérimental d'animation traditionnelle et de prises de vue réelles au contenu sulfureux. Le Danois veut faire revivre l’horreur à travers les yeux d’un enfant dans Echo, son nouveau film dont l’atmosphère se situe quelque part entre Paperhouse de Bernard Rose (1988) et L’été où j’ai grandi, de Gabriele Salvatores (2003). Une proposition de cinéma aussi effrayante qu’éblouissante, suspendue entre le paradis et l’enfer.

 

Trailer visible sur ce lien

 

The Countess - Julie Delpy

 

 

Erzsébet Báthory, la femme la plus puissante de la Hongrie du 17ème siècle, sombre progressivement dans la folie suite à une rupture avec un jeune homme dont elle était éperdument amoureuse. Elle se persuade alors que le sang de jeunes vierges lui procurera jeunesse et beauté. Elle initie une série d'actes sanglants, à la recherche de la jeunesse éternelle.

 

Julie Delpy, réalisatrice, actrice, scénariste et compositrice s’est investie pleinement dans cette adaptation du mythe de la comtesse Báthory. Loin d’édulcorer le propos originel, cette nouvelle relecture garde une noirceur bienvenue et, servie par une direction artistique splendide, retranscrit sans compromis la folle quête d’une chimérique jeunesse.

 

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Villemolle 81 - Winshluss

 

 

Dans le village de Villemolle, une équipe de journalistes vient tourner un documentaire sur les aléas de la vie de cette bourgade typique, tandis qu’au même moment une météorite s’écrase et redonne vie à toutes les chairs mortes, du cimetière au barbecue compris.

 

Entre Groland et L’Enfer des Zombies, il y a Villemolle 81. Coréalisateur de Persepolis, auteur de la BD Pinocchio (Fauve d’or au festival d’Angoulême en 2009) et rédacteur en chef de la revue Ferraille Illustré (les Requins Marteaux), Winshluss transgresse les codes du film de zombie. On assiste hilare à la découverte de ce village pas si caricatural que ca, pour basculer ensuite et sans prévenir dans le gore craspec et la folie furieuse. Humour rentre dedans et passage d’animation en 2D et stop-motion font du film un véritable cartoon live !

 

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Blackaria - Christophe ROBIN & François GAILLARD (Première Mondiale)

 

 

Angela découvre les moeurs libertines de sa voisine, Anna-Maria. Cette révélation tourne à l'obsession, et la fait progressivement dériver vers de macabres visions. Un soir, elle trouve son corps mutilé et récupère les fragments d’une boule de cristal aux pouvoirs divinatoires. A partir de ce moment, futur et présent s’entremêlent, tandis que les meurtres eux continuent.

 

En dépit d'un budget limité, les réalisateurs offrent au spectateur un hommage sincère au giallo italien. Les meurtres y sont graphiques, les plans gore montrés frontalement, les filles sublimes et souvent dénudées. L’absence de moyens financiers est compensée par une mise en scène inventive doublée d'une musique entêtante. Blackaria a tout du futur film culte.

 

En présence des réalisateurs.

 

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En ce qui concerne l'expo du Supermaché Ferraille, les Requins Marteaux seront-ils présents ? Quels auteurs en particulier ?

 

Malheureusement ca n'a pas été possible de les avoirs, au départ Winchluss était prévu, mais il bosse sur le nouveau film de Astrapi et n'a pas se libérer. Du coup on a gardé l'expos mais personne des requins ne viendras.

Par contre l'expo est complète et il y aura des accessoires du supermarché ferraille à vendre.

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Ouaih cette année on a essayé de faire un tarif plus bas pour l'ensemble des spectateurs, c'était moins compliqué à gérer que le pass festival.

Du coup effectivement ca fait plus cher pour le tout, mais si tu as des films que tu ne veux pas voir ca te permet d'avoir la reduc pour voir une partie des films à moindres cout.

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Je ne sais pas trop où poster ce qui va suivre, mais vu que vous avez programmé un hommage à Paul Bartel dans le cadre de l'Etrange Festival, je me suis dit que cet entretien avec le réalisateur paru dans un magazine d'époque pourrait vous intéresser.

 

A noter que je n'ai pas recopié l'entretien en intégralité, le but premier étant de parler de Death Race 2000 sur un forum voisin (Nanarland pour ne pas le nommer). Mais si vous le voulez, je peux rajouter les quelques paragraphes manquants.

 

 

 

 

 

 

Entretien avec Paul Bartel, paru dans l’Ecran Fantastique n°6

Propos recueillis en mai 1978, par Alain Schlockoff

 

 

 

Vous êtes l’homme de deux films tout à fait différents, Private Parts et Death Race 2000 ; lequel correspond vraiment à Paul Bartel ?

 

Ils correspondent tous les deux de façon différentes. Private Parts plus spécifiquement, car le producteur, Gene Corman et moi avions les mêmes idées en tête, les mêmes buts, la même compréhension du scénario.

Pour Death Race 2000, le producteur et moi poursuivions deux directions différentes. Je voulais faire une comédie macabre sans violence aucune, et lui un film très dur, très sanglant. Nous sommes tombés d’accord sur un point, à savoir que le film soit avant tout un film d’action.

Mais une fois mon travail terminé, le producteur a fait tourner par une seconde équipe des séquences additionnelles d’horreur. Néanmoins, celles-ci ont dû être supprimées, car elles risquaient de lui donner l’interdiction aux mineurs. Private Parts correspond mieux, je pense, à mes idées.

 

 

(...)

 

 

 

Qu’avez-vous fait après Private Parts ?

 

En raison de son échec commercial, j’ai passé un an à aller dans les festivals cinématographiques, à faire la promotion de mon film, prendre des contacts, etc.

Au bout d’un an, j’ai réalisé que je devais penser à d’autres projets. Aussi j’ai quitté New York pour retourner à Los Angeles et rencontrer Roger Corman, le frèe de Gene, qui avait sa propre compagnie de production et de distribution de films.

Il était en train de préparer Big Bad Mum que j’aurais voulu tourner. Mais il a préféré le laisser à Steve Carter et il m’a proposé de m’occuper de la “second unit” qui consistait à tourner des scènes de courses de voitures. Comme j’avais besoin de travailler, j’ai accepté. Mais la production fut très difficile car le réalisateur avait décidé de prendre en main la direction de la seconde équipe, et ainsi, de me discréditer. Il n’y eut donc aucune coopération possible. Néanmoins, les scènes furent tournées et sortirent très bien.

De plus, le film “marcha” assez bien, de sorte que lorsque Roger prépara Death Race 2000, il pensa à moi, croyant que je me passionnais pour les voitures de course, ce qui n’est pas du tout le cas. En fait, je ne connais pas grand chose aux voitures et à vrai dire je n’aime pas les voitures ! (rires).

Mais les gens font des associations d’idées très rapidement. Alors quand Roger m’a demandé si cela m’intéressait de réaliser ce film, je lui ai répondu que j’en serais enchanté.

A ce moment-là, j’étais à New York, et je suis allé à L.A. en août 74.

Il y avait un script inutilisable ; j’ai essayé de discuter avec l’auteur mais ses idées n’avaient rien à voir avec les miennes. J’ai eu une semaine pour tout réécrire, ce qui fut trop court et on dut aussi abandonner mon script. On a fait venir Charles Griffith, qui avait déjà travaillé pour Corman. Il a apporté beaucoup de nouveaux éléments au scénario de Robert Thom et j’ai réécrit ce scénario définitif auquel furent rajoutées certaines idées d’un “humoriste”.

Mais Roger était très confus quant au film : un jour sur deux, il décidait d’arrêter la production, le film commençant à devenir très cher, notamment les voitures qui ont été fabriquées spécialement.

A l’origine, certaines de ces voitures devaient être construites pour correspondre à un caractère, un rôle bien différent de celui qu’elles ont eu par la suite.

Il devait y avoir Cléopâtre, conduisant une voiture-alligator. Mais une fois cette voitre construite, on s’aperçut que c’était la plus belle de toutes et on l’a donnée à David Carradine, faisant de cet engin un monstre au lieu du crocodile initialement prévu.

Le script était constamment réécrit parce qu’une voiture se trouvait plus belle qu’une autre et qu’il fallait donc lui donner une importance plus grande, etc. On s’est énormément amusé à travailler avec ces voitures. Roger Corman est connu comme spécialiste des petits budgets, ainsi il ne voulait pas dépenser de l’argent pour des ceintures de sécurité et des choses de ce genre jusqu’à ce qu’on le prévienne que les cascadeurs refuseraient de tourner sans ces minimums de consignes de sécurité.

C’est seulement à partir de là qu’il accepta de dépenser, peut-être $50 de plus par voiture seulement !

 

 

 

 

Que pensez-vous de Roger Corman ?

 

Roger Corman a une formation d’ingénieur et il essaie d’analyser des problèmes purement esthétiques avec la logique propre à un ingénieur. Il est très, très persuasif. Il peut persuader n’importe qui de faire n’importe quoi. Je ne me suis jamais senti très proche de lui.

Je me souviens qu’une fois j’avais choisi certains titres pour le générique du film sans lui demander son accord, ce qui a eu pour effet de le mettre en colère. Je suis donc allé lui rendre visite à son bureau, mais il ne pouvait me voir en face et discuter : en général, il ne voit jamais les gens en face et préfère travailler indirectement avec eux.

 

 

 

 

Aviez-vous une certaine liberté sur le plateau ?

 

Absolument. Roger ne s’interposait jamais sur les lieux du tournage, sauf pour deux choses : tout au début, on voit quelques plans de filles nues et il est venu assister au tournage de ces scènes pour être bien sûr qu’on tournait autant de plans de nus qu’il avait fixés au départ, il pensait que je refuserai d’aller très loin dans ce domaine.

La seule autre fois où Corman s’est opposé à mes idées, c’est lors d’une scène où l’on voit un pilote suivre une fausse direction et se précipiter du haut d’une falaise ; je voulais faire avec cette scène une sorte de “gag” de dessins-animés et à la dernière minute, Roger m’a dit d’abandonner car selon lui il serait inconvenable pour le public que l’un des meilleurs pilotes du monde tombe dans un tel panneau : c’est alors que j’ai réalisé que Corman considérait ce film d’une manière très terre à terre, sans aucune imagination et pour moi ce film me semblait être une bande dessinée avec tout ce que cela comporte de délire et d’imagination ! J’ai discuté avec lui en lui disant qu’il fallait des scènes comiques de ce genre pour contrebalancer les scènes horribles, car il y a parfois une certaine cruauté dans ce film. Mais il tenait au réalisme : il voulait faire croire que l’on noyait de vrais pilotes dans de vraies voitures de compétition écrasant réellement les gens pendant la course, malgré l’extravagance des décors et costumes et tous les clins d’oeil du film ! Mais j’ai quand même fait ces séquences humoristiques sans qu’il le sache, ce qui l’a bien énervé. Je crois que lorsqu’il a vu cette scène dont je viens de parler, il s’est aperçu que c’était finalement logique, que ça “marchait”.

J’ai également changé la fin, il voulait une fin très “douce” et dans le film on voit Frankenstein devenu Président des U.S.A. qui écrase un journaliste venu se plaindre des risques futurs si le public allait continuer à demander des “courses à la mort”. Corman trouvait cette fois cela trop dur et voulait seulement que le journaliste soit arrêté par le F.B.I. Mais comme le thème du film tend à montrer des gens renversés par des voitures, il m’a semblé bon de terminer Death Race 2000 par un type se faisant encore écraser ! (rires).

 

 

 

 

Les acteurs étaient-ils imposés ?

 

Corman a imposé deux acteurs, et j’ai choisi les autres, ainsi Sylvester Stallone, que j’avais contacté à New York et qui m’avait proposé un scénario. En le retrouvant à L.A., tandis qu’il cherchait un “job” d’acteur, je l’ai recommandé à Corman pour le Capone qu’il a réalisé pour la Fox et où il jouait très bien. C’est ainsi qu’on l’a repris pour Death Race 2000 où il a un des meilleurs rôles.

David Carradine a été choisi par Corman qui l’avait déjà employé dans le Bertha Boxcar de Martin Scorsese. On l’a rencontré alors qu’il venait juste de terminer les séries Kung-Fu pour la TV. Il était alors dans une “mauvaise passe” mentalement. Ca a été difficile pour lui de faire la transition entre des séries TV et un film à petit budget, ce qui équivalait un peu à descendre d’un barreau de l’échelle et le rendait nerveux. Mais par la suite, dès le début du tournage, ça a été merveilleux de tourner avec lui.

Mon seul regret, c’est que dans les deux films que j’ai fait avec lui, nous n’avons pas eu beaucoup le temps de répéter, d’approfondir le texte : on n’a pu que discuter en gros des rôles et notre collaboration a été quelque peu superficielle, mais je pense qu’il a de merveilleuses possibilités qui n’ont pas encore été exploitées.

 

 

 

 

Avez-vous eu des difficultés techniques pour Death Race ?

 

Oui. Les voitures n’ont pas beaucoup coûté d’argent, aussi les caméras qui y étaient fixées bougeaient souvent du fait des vibrations, les voitures n’étant pas très stables. Nous n’avions pas les moyens de nous payer un équipement perfectionné pour stabiliser les caméras.

Mais le plus gros problème en ce qui concerne le tournage des voitures est que les spectateurs devaient croire que les voitures roulaient à une vitesse démentielle. En fait celles-ci ne roulaient qu’à 60 km/h, aussi on a dû filmer au ralenti pour à la vitesse normale, accélérer la vitesse des voitures. Cependant les dialogues devaient être enregistrés à la vitesse normale, aussi il n’a pas toujours été facile de maintenir un équilibre entre les voitures filmées au ralenti et les dialogues ; pendant le tournage des scènes incluant du dialogue, nous avions peur que les gens réalisent que les voitures roulaient à une allure normale.

En outre, il n’y a eu qu’un seul travelling-matte tourné, celui où l’on voit l’arrivée des pilotes dans le stade alors que j’en avais prévu deux autres que nous n’avons pas eu le temps de filmer : un devait montrer la ville de New Los Angeles, un autre un désert fantastique où on aurait vu des cités brûlées, des sculptures étranges. Malheureusement, la production fut accélérée pour que le film sorte le plus vite possible dans les salles.

 

 

 

 

Quel était son budget ?

 

Il était prévu pour $ 400 000, il a coûté $ 480 000. Mais je n’ai pas eu de réel budget : tout a été improvisé, filmé au jour le jour... Le tournage a duré 6 semaines.

 

 

 

 

Vous avez également tourné en tant qu’acteur ?

 

Oui, j’ai joué pas mal de rôles dans les films de la New World Pictures, surtout après Death Race. Auparavant, je n’avais eu qu’un petit rôle dans Big Bad Mum.

Mais après Death Race, je me suis lié d’amitié avec des gens de la New World Pictures qui me demandaient de tenir un rôle à chaque fois qu’ils mettaient un film en chantier. J’ai d’ailleurs fait de même avec eux.

Parmi les films où j’ai tourné, il y a eu Eat my dust, Hollywood Boulevard, Blast (un film sur le ghetto de L.A.) et Piranha, un film d’épouvante de Joe Dante que je viens de terminer et considéré à la N.W.P. comme un “petit” Jaws.

Je me suis donné un petit rôle dans Cannonball qui fut mon prochain film après Death Race 2000. Je ne souhaitais pas vraiment refaire un film parlant de courses de voitures, mais Death Race ayant bien marché, les producteurs ne s’intéressaient à moi que si je leur proposais à nouveau un film de ce genre.

Alors je me suis dit que si je suis obligé de refaire un film comme Death Race, autant que j’y ajoute certaines idées personnelles, des choses étranges, qui équivaudraient à une sorte de compensation personnelle. C’est pour cela que je me suis donné le rôle d’un pianiste, rôle que je désirais jouer depuis longtemps.

 

 

 

 

Etes-vous satisfait de Cannonball ?

 

Eh bien, ce n’est pas un film très intéressant, c’est même médiocre, vu dans son ensemble excepté quelques petits détails. Mais il a eu beaucoup de succès et m’a permis de vivre dessus pendant deux ans.

J’espérais que ce succès me permettrait, par la suite, de produire un film plus personnel.

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